Article paru précédemment sous le titre “Les bases indispensables pour comprendre les GAMMES à la guitare”.
Une gamme est une succession de notes conjointes.
Ce sont dans ces notes que puisent les compositeurs pour créer les mélodies et les grilles d’accords des chansons.
Connaître les gammes permet aussi aux improvisateurs de savoir quelles notes jouer sur une grille d’accords.
Vous connaissez tous la gamme de Do majeur, celle qu’on apprend à l’école : DO, RÉ, MI, FA, SOL, LA, SI (ou C, D, E, F, G, A, B en notation anglo-saxonne).
Elle est facile à repérer sur un clavier de piano, puisqu’elle correspond aux seules touches blanches :
De quoi sont formées les gammes ?
De successions de notes, comme nous venons de le voir. Mais ce qui fait qu’une gamme a une sonorité spécifique, c’est en fait la distance des notes les une par rapport aux autres. Cette distance s’appelle “intervalle”.
Sur le manche de la guitare comme sur le clavier d’un piano, les plus petits intervalles ont la valeur d’un demi-ton.
Sur un clavier de piano, cela veut dire que chaque touche est séparée de sa voisine par un demi-ton :
On appelle “gamme tempérée” (ou “gamme chromatique”) cet ensemble de 12 notes (7 touches blanches + 5 touches noires = 12 notes) séparées par des intervalles égaux d’1/2 ton. C’est sur cette gamme tempérée qu’est basée la quasi-totalité de la musique occidentale actuelle.
Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessus, les touches blanches sont séparées par une touche noire (ce qui veut dire que 2 touches blanches sont séparées par 2 demi-tons soit 1 ton), sauf dans deux cas :
- entre MI et FA
- entre SI et DO
L’intervalle entre ces deux paires de notes est donc de 1/2 ton seulement. C’est cette répartition particulière des intervalles qui caractérise la gamme majeure. Nous verrons plus bas que ce n’est pas la seule structure possible.
Sur un manche de guitare, ce n’est pas aussi visuel que sur un piano, mais le principe est exactement le même…
Représentons par exemple la même gamme de Do majeur sur la corde de Si (les couleurs vous permettront de faire plus facilement le lien avec le schéma du clavier ci-dessus) :
Ajoutons maintenant ces notes sur toutes les cordes de la guitare :
En voyant ce schéma plutôt “chargé”, on comprend pourquoi ce n’est pas aussi simple à la guitare qu’au piano !!!
La structure des gammes majeures
Vous pouvez constater sur les deux schémas (clavier et manche) qu’il ont en commun une structure-type, qui caractérise n’importe quelle gamme majeure (gamme de Do majeur, gamme de Ré majeur, etc.), à savoir :
1 ton – 1 ton – 1/2 ton – 1 ton – 1 ton – 1 ton – 1/2 ton.
Il y a une façon encore plus mnémotechnique de retenir cette structure, c’est de l’exprimer seulement en demi-tons :
Ce qui nous donne la “formule magique” suivante, très facile à retenir :
Ensuite, pour connaître les notes de n’importe quelle autre gamme majeure, il vous suffit d’appliquer cette formule aux 12 notes de la gamme dite “chromatique”, qui correspondent aux 12 touches du piano (les blanches + les noires) :
Par exemple, pour trouver la gamme de Ré majeur, vous obtenez (en partant de Ré, bien sûr) :
Donc ici, la gamme de Ré majeur donnera :
RE – MI – FA# – SOL – LA – SI – DO# – RE
Pourquoi a-t-on pris des dièses et pas des bémols ? Ben oui, après tout, Do# = Réb, Fa# = Solb, etc.
Le choix se fait en vertu de deux règles à connaître…
Règle n°1 : on ne mélange pas les dièses et les bémols dans une même gamme. Si on commence avec des dièses, alors on met des dièses partout (et même chose bien sûr pour les bémols).
Règle n°2 : chaque note doit être représentée au moins une fois… mais une fois seulement.
Si l’on avait pris les bémols dans le schéma ci-dessus, on aurait obtenu :
RE – MI – SOLb – SOL – LA – SI – REb – RE
RE et SOL auraient été représentées deux fois tandis que FA et DO auraient été omis de la gamme.
La structure des gammes mineures
Il existe de très nombreuses gammes, mais le but de cet article étant seulement de poser des bases fondamentales, nous allons aborder seulement la gamme mineure.
Il y a en fait trois gammes mineures courantes mais nous parlerons ici seulement de la gamme mineure dite “naturelle”.
Il y a deux façons de l’aborder :
- directement par la valeur des intervalles qui forment sa structure (comme on l’a fait avec la gamme majeure)
- ou par déduction de la gamme majeure
Les intervalles formant la gamme mineure naturelle
En tons, on a les intervalles suivants :
1 ton – 1/2 ton – 1 ton – 1 ton – 1/2 ton – 1 ton – 1 ton
soit la formule mnémotechnique en demi-tons :
Pour pouvoir comparer avec le schéma de la gamme de Do majeur vu plus haut, prenons la gamme de Do mineur sur la corde de Si :
Comme vous le voyez, c’est une gamme qui comporte des notes altérées : MIb, LAb et SIb. Au piano, elle utilisera donc des touches noires.
Pour trouver les notes d’autres gammes (gamme de Mi mineur par exemple), il suffira d’appliquer la formule 2 122 122 comme nous l’avons fait avec la gamme majeure.
La gamme mineure obtenue par déduction de la gamme majeure
C’est une approche intéressante parce qu’elle permet d’approfondir deux notions importantes :
- le rôle majeur des intervalles dans la compréhension et l’utilisation des gammes,
- la notion de “relativité des gammes”
Les intervalles : briques de base de toutes les gammes
Et aussi, d’ailleurs, de tous les accords !
La tonique donne son NOM à la gamme
Pour calculer une distance, il faut obligatoirement un point de départ.
Pour les gammes, le point de départ est une note appelée tonique (qui est donc l’équivalent de la fondamentale des accords – voir l’article Les bases indispensables pour comprendre les ACCORDS à la guitare).
Les intervalles de toutes les autres notes sont calculés par rapport à cette tonique.
Les autres intervalles donnent sa NATURE à la gamme
Une gamme est donc formé d’une tonique et d’autres notes.
Les intervalles possibles commencent à la valeur minimale d’1/2 ton (une case sur la guitare), et augmentent progressivement par “saut” d’1/2 ton : 1/2 ton, 1 ton, 1 ton 1/2, 2 tons, etc.
Ces intervalles ont chacun un nom, assez facile à retenir d’ailleurs, car rappelant la position des notes par rapport à la tonique (seconde, troisième, quatrième, etc.).
Sauf que au lieu de dire “troisième”, on dit “tierce”, au lieu de dire “quatrième”, on dit “quarte”, etc.
Ainsi, la “seconde” est en seconde position après la tonique, la “tierce” est en troisième position, etc.
Voici le nom des intervalles de base utilisés dans la construction des gammes (les couleurs utilisées sont propres aux intervalles) :
Ensuite, on va ajouter des précisions pour indiquer la valeur en tons des intervalles. Par exemple, on dira :
- tierce mineure quand la note est située 1 ton 1/2 (soit 3 case) de la note choisie comme tonique.
- tierce majeure quand la note est située 2 tons (soit 4 cases) de la note choisie comme tonique.
Pour ne pas alourdir cet article, cliquez ici pour télécharger les différentes dénominations et valeurs des intervalles en PDF.
Mais ce sera certainement plus clair avec une image…
Que vous preniez la gamme de Do majeur :
ou la gamme de Ré majeur :
vous avez toujours une seule succession d’intervalles à retenir :
Tonique – Seconde – Tierce majeure – Quarte – Quinte – Sixte majeure – Septième majeure
Alors que si vous vouliez retenir le nom des notes, il faudrait apprendre 12 gammes différentes :
- pour Do majeur : DO – RE – MI – FA – SOL – LA – SI
- pour Ré majeur : RE – MI – FA# – SOL – LA – SI – DO#
- et ainsi de suite…
C’est particulièrement pratique quand on veut improviser et vous aurez vite fait de vous en rendre compte quand vous vous exercerez à cet art !
Revenons maintenant à la gamme mineure naturelle…
Déduire la gamme mineure de la gamme majeure par les intervalles
Voici la structure de la gamme mineure naturelle (pour Do mineur) :
Comparons-la avec la gamme de Do majeur :
Vous pouvez observer qu’il y a trois intervalles qui changent :
- La Tierce majeure recule d’1/2 ton et devient Tierce mineure (d’où le signe “moins” pour la différencier). Comme pour les accords, c’est en effet la tierce qui détermine si une gamme est majeure (tierce majeure) ou mineure (tierce mineure).
- La Sixte majeure recule aussi d’1/2 ton et devient Sixte mineure.
- La Septième majeure recule aussi d’1/2 ton et devient Septième mineure (mais ici on ne met pas de signe “moins” dans le cercle car il est réservé à la septième diminuée).
Déduire la gamme mineure de la gamme majeure par “relativité”
Encore une chose très utile à connaître pour les guitaristes.
La gamme majeure et la gamme mineure naturelle sont des gammes dites “relatives”. Cela veut dire qu’elles sont formées des mêmes notes et que seul leur “point de départ” change.
La gamme mineure naturelle est la gamme qui démarre sur la sixte de sa gamme majeure relative :
Et inversement, la gamme majeure démarre sur la tierce de sa gamme mineure relative :
C’est pratique à savoir car il suffit de connaître l’une des deux gammes pour en déduire l’autre ! Pour l’instant, cela peut vous sembler un peu théorique, mais vous verrez en progressant que c’est une notion très utile en pratique.
Si vous débutez avec les gammes, vous avez peut-être une montée d’angoisse en vous disant que ça représente un travail trop ardu pour vous. Mais rassurez-vous, avec un peu de méthode (et l’aide des couleurs !), c’est finalement plus facile qu’on l’imagine. Les articles et méthodes que nous proposons sont là pour vous y aider. En voici quelques exemples :
- Comparatif des 6 gammes les plus courantes : 1 majeure, 3 mineures et 2 pentatoniques
- Gammes, intervalles et degrés : ce que vous devez absolument comprendre !
- 2 schémas pour comprendre pourquoi les gammes pentatoniques sont si faciles à utiliser
- Comment passer d’une gamme à sa gamme relative par un simple déplacement sur le manche
- Une gamme ne serait-elle qu’un accord avec des notes en plus ? Hum, hum, drôle d’idée…
- 28 backtracks pour improviser avec la gamme pentatonique de La mineur
- La gamme pentatonique majeure : structure, motifs et comparaison à la pentatonique mineure
- Une astuce pour mémoriser la Gamme Blues sur le manche de la guitare
- Comment savoir où placer un motif de gamme sur le manche pour jouer dans une tonalité donnée ?
- Comment trouver, à l’oreille, la gamme pentatonique qui sonnera juste sur une grille d’accords ?
- L’harmonisation de la Gamme Majeure expliquée aux Guitaristes Débutants (et peut-être aux autres aussi !)
- Pourquoi faut-il travailler vos gammes en commençant et en finissant par la tonique ?
- Quelle est la différence entre gamme chromatique et gamme diatonique ?
j’ai commencé á lire et á mémoriser. c’est très bien bientót j’achèterai ce qui me manque . je chante et je joue la guitare ça fait longtemps.
pourquoi la théorie parfois est dur á comprendre á la fin tandis qu’en pratiquant la guitare tout deviens facile?
Vous avez raison : quelle que soit la clarté avec laquelle on enseigne la théorie, rien ne vaut la pratique pour vraiment comprendre et intégrer.
bonjour! alors déjà merci pour ce cours treeeees utile et instructif!! mais j’ai beau lire encore et encore a part un mal de tète de tous les diables j’ai pas eu grand chose! nan j’exagère un peu mais c’est assez dur a comprendre sa fait énormément d’information a traiter comprendre et analyser… surtout pour quelqu’un comme moi lol! vous auriez des conseils pour un guitariste qui s’en sort plutôt bien a la pratique mais qui galère avec la théorie? sa me rappel l’école… quelle HORREUR!!!!! en tous cas merci pour tous ces cours et vidéo très utiles et instructives! au plaisir!