Les bases indispensables pour comprendre les tablatures pour guitare
Sommaire
- Qu’est-ce qu’une tablature ?
- 2 + 1 formats de tablatures
- Quelles informations nous donne la tablature ?
- Les notes individuelles
- Les accords
- La représentation des accords en tablature
- La représentation des accords en diagramme
- La représentation des accords en diagramme ET tablature
- Petit récapitulatif
- Si vous êtes un peu plus avancé(e)
- Le rythme
- Pré-requis
- Représentation directe du rythme sur la tablature
- Représentation du rythme sur une portée classique associée à la tablature
- Les symboles complémentaires
En tant que guitaristes, nous avons de la chance : grâce aux tablatures, nous pouvons lire les notes de tous les morceaux qui nous intéressent et les jouer facilement sur la guitare sans avoir à étudier le solfège !
Les tablatures, en effet, ne sont rien d’autre qu’une représentation du manche de la guitare : il est donc très facile de passer de la tablature à la guitare et réciproquement (pour écrire ce que vous venez de composer par exemple).
Les tablatures ne sont cependant pas parfaites car elles ne permettent pas de retranscrire le rythme de façon claire et efficace. Heureusement, on peut facilement les associer avec la partie rythmique du solfège, qui est donc la seule partie du solfège dont les guitaristes ne peuvent absolument pas se passer. Heureusement, elle est très facile à apprendre !
Apprendre à lire les tablatures de guitare est clairement indispensable car c’est le langage utilisé par tous les guitaristes de la planète pour écrire la musique. Ce que l’on peut facilement vérifier en voyant le nombre incalculable de tablatures qui circulent sur le web.
Dans cet article vous allez :
- comprendre le principe des tablatures,
- découvrir les différentes formes de tablatures disponibles,
- apprendre les bases indispensables pour démarrer facilement.
Qu’est-ce qu’une tablature ?
Origine des tablatures
Comme beaucoup de gens, je pensais que c’était Marcel Dadi qui avait inventé les tablatures pour guitare. Et lui aussi, semble-t-il, jusqu’à ce jour de 1971 où un certain Robert Gretsh lui fit remarquer que ce système d’écriture musicale existait depuis des siècles (il était déjà utilisé par les joueurs de luth dès le XVI siècle) et qu’il s’utilisait largement aux États‑Unis.
C’est parce qu’il n’était pas très à l’aise avec le solfège que Marcel Dadi a en quelque sorte réinventé ce système d’écriture et a largement contribué à son développement en France. Et c’est une très bonne chose car c’est un formidable moyen d’apprendre à jouer de la guitare sans être obligé de passer par la partie notation du solfège* !
Principe des tablatures
C’est tout simple : une tablature n’est rien d’autre que la représentation des cordes de la guitare. Pas seulement de la guitare, d’ailleurs, mais de tout autre instrument dont le manche est divisé en cases par des barrettes verticales appelées « frettes ». D’où le terme « instruments à manche fretté ».*
Il y a deux façons de procéder :
- sans repères pré-établis, comme dans le violon. Dans ce cas, l’instrumentiste doit poser avec une grande précision le doigt à l’endroit nécessaire pour jouer une note donnée. Pas facile !
- avec repères pré-établis : les frettes. Il devient alors beaucoup plus facile de produire la note juste car les frettes permettent de raccourcir la corde à la bonne longueur. Quand le doigt de la main gauche presse la corde dans une case (l’espace entre deux frettes), la corde touche la frette la plus proche du corps de l’instrument et se trouve ainsi raccourcie à la longueur nécessaire pour produire la note désirée (forcément plus aiguë que celle produite par la corde à vide puisque celle-ci est plus courte). Les frettes sont positionnées de façon à ce que chaque case corresponde exactement à un demi-ton.
Sont donc aussi concernés par la notation en tablatures des instruments tels que la basse, la mandoline, le banjo, l’ukulélé, etc. La guitare ayant 6 cordes, la tablature aura 6 lignes. Il y en aura 4 à 5 pour un banjo, 4 à 9 pour une basse, 4 pour l’ukulélé, etc.
Ce schéma sera certainement plus parlant :
Comme vous pouvez le constater, cette représentation est inversée (le haut est en bas et inversement) : c’est tout simplement parce que, quand vous tenez votre guitare et que vous souhaitez regarder le manche, vous êtes obligé(e) de le faire tourner vers vous pour mieux le voir : il se retrouve donc en position quasi horizontale, avec la corde n°6 (Mi grave, la plus grosse) vers votre corps et la corde n°1 (Mi aigu, la plus fine) vers l’extérieur.
Vérifiez-le en posant votre guitare sur vos genoux. Si vous représentez ce que vous voyez, vous obtenez le schéma ci-dessus.
À noter que les gauchers inversent généralement l’ordre des cordes puisqu’ils tiennent le manche de l’autre côté (cela dit, si vous êtes gaucher, vous n’êtes condamné à jouer sur des « guitares pour gauchers ». Voir l’article Guitariste gaucher, sur quelle guitare jouer ?).
2 + 1 formats de tablatures
Sur le web, on trouve trois types de tablatures, dont une qui n’en est pas vraiment une mais qui est tellement utilisée qu’il est nécessaire d’en parler aussi :
- Les tablatures au format texte. Les ancêtres. Pas franchement agréables à lire mais on en trouve encore beaucoup !
- es tablatures issues de logiciels d’édition. Le top. Faciles à lire, complètes et pouvant être lues par le logiciel, ce qui en facilite énormément la compréhension.
- Les « tablatures » paroles + accords. Ne sont pas des tablatures mais on leur donne souvent ce nom ! Elles sont en tout cas très pratiques pour accompagner une chanson.
Les tablatures au format texte
Sur internet, on trouve encore beaucoup de tablatures formées uniquement par des caractères de type texte, qui sont directement lisibles par les navigateurs web (pas besoin de logiciel spécialisé), mais qui sont moins agréables à lire et moins riches en informations.
Ce sont les ancêtres des tablatures avancées produites par des logiciels spécialisés.
Avantage de cette représentation : elle est compatible avec tous les éditeurs de texte, tous les navigateurs web et ce, sans faire appel à un logiciel spécialisé.
Inconvénients : elle ne peut pas être jouée telle quelle par la plupart des logiciels. De plus, elle ne permet d’afficher qu’un nombre limité d’informations.
Voici une tablature vierge au format texte :
- Les lignes horizontales (—-) représentent les six cordes de la guitare.
- Les lignes verticales (|) représentent les barres de mesure* (et non les barrettes – ou frettes – de la guitare). * Si vous ne savez pas ce qu’est une barre de mesure, je vous l’explique un peu plus bas…
- Les lettres à gauche, qui ne sont pas toujours présentes, correspondent aux cordes de la guitare. Elles sont accordées de façon à ce que la note qu’elles produisent quand elles sont pincées ou frottées à vide soient les suivantes :
Vous avez intérêt à apprendre cette succession par cœur car elle vous servira souvent.
Pour éviter le risque (assez minime cependant quand on a compris le principe de la tablature) de confusion entre la corde de E (Mi) grave et celle de E aigu, certains auteurs ont la bonne idée d’indiquer la corde de E aiguë avec un « e » minuscule.
Les tablatures générées par les logiciels spécialisés offrent bien plus de possibilités…
Pour « fonctionner » correctement, les figures de notes doivent être « rangées » dans une « boite » qui s’appelle la MESURE.
Chaque boite ne peut contenir qu’un nombre défini d’unités de temps.
Par exemple :
- Mesure à 2 temps (la fraction en début de partition sera alors 2/4).
- Mesure à 3 temps (3/4).
- Mesure à 4 temps (4/4).
Ce sont les barres de mesure qui séparent la portée en mesures (les « boites ») d’égale durée :
Les tablatures issues de logiciels d’édition
C’est le must des tablatures et c’est pourquoi ce sont elles que l’on trouve dans la majorité des cours de guitare, qu’ils soient imprimés ou téléchargeables.
Elles sont produites par des logiciels spécialisés, le plus souvent par l’incontournable Guitar Pro. Rares sont les guitaristes qui ne s’équipent pas tôt ou tard de ce logiciel !
Les tablatures logicielles sont les plus agréables à lire et, surtout, les plus riches en informations. De plus, on peut les écouter, ce qui est d’une aide appréciable pour s’entraîner.
Voici un exemple de tablature produite par Guitar Pro :
- Les lignes horizontales représentent les six cordes de la guitare.
- Les lignes verticales représentent les barres de mesure (et non, je le rappelle, les frettes de la guitare).
Les tablatures produites par d’autres logiciels sont similaires.
Vous en trouverez des milliers sur internet en saisissant dans un moteur de recherche des mots clés comme « tablature de [titre du morceau et/ou nom du chanteur] ».
Si vous voulez cibler sur les tablatures au format d’un logiciel particulier comme Guitar pro, Tuxguitar ou autre, vous pouvez rajouter son nom dans la requête : « tablature Guitar pro de [titre du morceau et/ou nom du chanteur] ».
Guitar Pro est le roi incontesté des éditeurs de tablatures : grande richesse de fonctionnalités, facilité d’utilisation déconcertante et des sons véritablement époustouflants.
Mais il y a aussi d’autres logiciels, comme TuxGuitar, un bon logiciel open source, qui ne parvient cependant pas à faire aussi bien que Guitarpro, en particulier au niveau de la qualité sonore. Point positif, il sait ouvrir les fichiers Guitar pro jusqu’à la version 5 (donc pas les dernières versions puisque Guitar pro en est à la version 7,6 au moment où j’écris ces lignes).
Il y a aussi une foule de logiciels généralistes, c’est-à-dire non limités aux seules tablatures, qui sont capables d’en éditer (Musescore, Harmony Assistant, etc.). Ils ne sont pas toujours aussi ergonomiques et complets que les logiciels dédiés aux tablatures, ce qui est assez logique.
Les « tablatures » paroles + accords
Comme je l’ai dit, ce ne sont pas des tablatures puisqu’elles ne représentent pas le manche de la guitare avec les notes à jouer.
Elles sont cependant très pratique pour accompagner des chansons, en indiquant le minimum nécessaire : les accords à jouer au-dessus des paroles. On sait ainsi quel accord plaquer et à quel moment. En voici un exemple :
Comme vous pouvez le voir, les accords sont représentés par des lettres (notation internationale, dite aussi anglo-saxonne). C’est cette notation qui est majoritairement utilisée pour indiquer les accords, que les textes soient en français ou en anglais.
Si vous ne la connaissez pas encore, voici un tableau d’équivalence :
Alors que nous commençons notre gamme par Do (C), les anglophones la commencent par la note La (A), ce qui explique que c’est la lettre A commençant l’alphabet qui lui est attribuée.
Apprenez bien ce tableau, vous en aurez souvent besoin.
- La gamme qu’on a appris à l’école (do, ré, mi…) Commence par Do.
- Dans Ré il y a le son “é“, comme dans D.
- Mi commence par un M. Faites pivoter ce M de 90 degrés vers la gauche et il ressemblera à un E.
- Le plus facile : Fa commence par F !
- Sol (dans le sens de sol sur lequel on marche) c’est “Ground” en anglais.
- Dans La il y a le son “A“.
- Pour Si, pensez à une femme éclatante de beauté et dites-vous “Elle est Si Belle” ! Et ça marche aussi pour les hommes : “Il est Si Beau” !!!
Pour trouver des « tablatures » paroles + accords sur le web, vous pouvez saisir des mots clés tels que « [Nom de la chanson et/ou de l’artiste] + accords » ou « Paroles de [Nom de la chanson] + accords ».
Quelles informations nous donne la tablature ?
La notation classique des notes de musique sur une portée nécessite de la part de l’interprète un travail important d’assimilation de la relation entre la note représentée et la mise en œuvre de cette note sur l’instrument.
Il faut être capable d’identifier le nom des notes sur la portée (ici Sol, Si et Ré) et de savoir à quel endroit du manche il faut les jouer, donc de connaître aussi l’emplacement des notes sur le manche (ce qui est certes bienvenu mais pas le cas de tous les guitaristes).
Et en plus, dans 99 % des cas, vous n’avez pas les couleurs pour vous aider !!!
La notation en tablature est plus « directe » et ne nécessite aucun travail d’apprentissage car elle matérialise directement les cordes et les positions des doigts sur celles-ci. Le travail de l’interprète est donc grandement facilité.
Sur la tablature :
- les lignes correspondent aux cordes de la guitare,
- les chiffres indiquent dans quelle case il faut appuyer.
On peut classer les informations apportées par la tablature en plusieurs catégories :
- Les notes individuelles.
- Les accords.
- Le rythme et les mesures.
- Les symboles complémentaires, qui donnent de nombreuses indications utiles, notamment sur la façon d’interpréter le morceau.
Les notes individuelles
Une tablature nous indique :
- la ou les note(s) à jouer,
- sur quelle corde,
- et dans quelle case il faut la (les) jouer.
Comme nous l’avons vu, cette information nous est donnée par des chiffres qui représentent le numéro des cases. Par exemple : “5” représente la cinquième case, située entre les barrettes (ou frettes) 4 et 5. Au cas où cela ne semble pas évident à tout le monde, je précise que l’on compte toujours en partant de la tête du manche, donc de gauche à droite (en tout cas pour les guitares destinées aux droitiers).
Pour éviter de compter à chaque fois depuis le début du manche, la majorité des guitares ont des repères sur leur manche, au niveau des cases 3, 5, 7, 9 et 12. La case 12 correspond aux mêmes notes qu’aux cordes jouées à vide, mais une octave (c’est-à-dire 6 tons) au dessus.
Les repères peuvent être différents selon les modèles ou les marques de guitare. Ils sont quasiment toujours présents sur les côtés du manche et parfois sur la touche (la partie où l’on appuie sur les cordes).
Voici un exemple de ces repères sur un manche de guitare électrique, où ils sont présents sous la forme de points à la fois sur les côtés et sur la touche :
Question : comment numérote-t-on les cordes jouées à vide (sans que la main gauche appuie dessus) ?
Réponse : on leur attribue tout simplement le chiffre zéro.
Exemple 1
Voyons ce que ça donne sur un premier schéma de tablature (produite par Guitar Pro) :
Comme un texte, la tablature se lit de gauche à droite. Sur le manche, avec votre main gauche (si vous jouez sur une guitare pour gaucher, ce sera la main droite), vous allez donc appuyer :
- sur la corde de D (Ré) dans la case 3, deux fois de suite ;
- sur la corde de G (Sol) dans la case 2, deux fois de suite également, puis la corde est jouée à vide (chiffre 0) ;
- sur la corde de B (Si) dans les cases 3 puis 1 ;
- sur la corde de E (Mi) aigu dans les cases 3 puis 1.
Simple, n’est-ce-pas ?
Si ce n’est pas encore très clair pour vous, la vidéo ci-dessous devrait vous aider (d’autant plus que les notes sont en couleurs, ce qui facilite le repérage sur le manche) :
Les couleurs utilisées correspondent au tableau que nous avons déjà vu :
Essayez pour voir : faites plusieurs essais jusqu’à ce que vous trouviez comment positionner les doigts de la façon la plus fluide possible.
Pour que les couleurs puissent être affichées dans la tablature, je l’ai réalisée avec Harmony Assistant. Ce logiciel (qui est capable de bien plus de choses que d’éditer des tablatures) est intéressant pour nous parce que ses auteurs y ont intégré la possibilité de coloriser partitions et tablatures selon le concept guitare-et-couleurs.
Les couleurs sont intéressantes d’un point de vue pédagogique (et vous avez sans doute déjà constaté qu’elles aident drôlement !).
Mais comme dans l’immense majorité des cas vous rencontrerez des tablatures en noir et blanc, vous ne devez pas dépendre des couleurs pour en tirer profit.
L’objectif de ce cours, c’est donc de vous permettre de comprendre et rédiger des tablatures sans l’aide des couleurs, tout en utilisant ces dernières à chaque fois qu’elles peuvent faciliter la compréhension.
Exemple 2
Un cas typique de succession de notes individuelles, c’est quand on joue les notes d’une gamme.
Prenons le premier motif de la gamme pentatonique mineure, la plus connue des guitaristes :
Nous allons voir ce que ça donne sur une tablature en montant la gamme.
Monter la gamme, cela veut dire la jouer depuis la note la plus grave à la plus aiguë, c’est-à-dire depuis le La de la case 5 sur la corde n°6 vers la note la plus aiguë, c’est-à-dire le Do de la case 8 sur la corde n°1.
En couleur via le logiciel Harmony Assistant :
Et en noir et blanc via le logiciel Guitar pro :
Sur le manche, vous allez donc appuyer :
- sur la corde de Mi grave (n°6) dans la case 5 puis dans la case 8 ;
- sur la corde de La (n°5) dans la case 5 puis dans la case 7 ;
- sur la corde de Ré (n°4) dans la case 5 puis dans la case 7 ;
- etc.
Regardez la vidéo si ce n’est pas assez clair…
A propos du doigté…
Pour ne pas vous mélanger les pinceaux, associez toujours un doigt par case, même si vous ne jouez pas de notes dans certaines cases. Et ça tombe bien puisque chaque motif s’étend sur quatre cases et que vous avez quatre doigts disponibles !
Concrètement :
- l’index est associé à la case 1 du motif de la gamme,
- le majeur à la case 2,
- l’annulaire à la case 3,
- l’auriculaire à la case 4.
Ce schéma sera probablement plus parlant :
Par exemple, pour la corde n°6, vous placez l’index en case 5, le majeur au-dessus de la case 6, l’annulaire au-dessus de la case 7 et l’auriculaire au dessus de la case 8. Les deux doigts qui joueront seront donc l’index (case 5, note La) et l’auriculaire (case 8, note Do).
Essayez pour voir. Commencez lentement puis, quand vous êtes à l’aise, augmentez progressivement le tempo.
Les accords
Les accords, c’est quand on joue plusieurs notes ensemble.
La représentation des accords en tablature
C’est exactement comme pour les notes individuelles, à la différence près que les notes d’un accord sont superposées (sur une même ligne verticale) pour indiquer qu’elles sont jouées simultanément :
Ici, c’est l’accord A (La majeur) qui est représenté.
- Il est formé des notes La, Do# et Mi. Comme il y a six cordes et que l’accord n’a que trois notes, certaines d’entre elles sont forcément jouées plusieurs fois. Ici, c’est le cas pour La et Mi qui sont jouées deux fois chacune.
- Il n’y a pas de chiffre sur la corde n°6 (de Mi grave) car cette corde n’est pas jouée.
- Et là où il y a un « 0 » (corde n°5 de La et corde n° 1 de Mi aigu), les cordes sont jouées à vide.
Sur une tablature de type texte, l’accord A ci-dessus sera indiqué de cette façon :
La tablature peut également indiquer le nom des accords d’accompagnement d’une mélodie. Un autre musicien saura ainsi quels accords jouer pour vous accompagner. Et vous pouvez en profiter pour mieux comprendre l’harmonisation du morceau.
Et dans la foulée, on peut aussi y joindre les paroles.
Exemple dans le cas d’une tablature texte ; les chiffres indiquent les notes de la mélodie et les lettres en bas donnent le nom des accords joués en même temps que les notes :
A savoir ! Les accords ne sont pas toujours représentés verticalement. C’est le cas lorsqu’ils sont joués en arpèges.
« Arpéger un accord », c’est quand on le joue note par note au lieu de jouer toutes les notes en même temps (comme dans une rythmique par exemple).
Avec l’habitude et une bonne connaissance de la représentation des accords en diagrammes (voir plus bas) vous parviendrez à repérer les suites de notes correspondant à un accord.
C’est très pratique puisqu’au lieu de jouer les notes l’une après l’autre il vous suffit de plaquer l’accord : plus besoin alors de vous occuper des doigts de la main gauche (si vous jouez sur une guitare pour droitiers). Il suffit de gratter les cordes avec la main droite dans l’ordre indiqué sur la tablature.
Voici un exemple avec l’accord Em (Mi mineur) tel que représenté sur Guitar Pro :
Dans la première mesure, toutes ses notes sont jouées en même temps, d’où la représentation verticale. Dans la seconde mesure, ses notes sont jouées l’une après l’autre.
Pour passer d’une mesure à l’autre, il suffit de laisser en place les doigts qui plaquent l’accord. La seule chose qui change, c’est la façon de gratter les cordes (l’une après l’autre au lieu de toutes les jouer ensemble).
Pour être en mesure de repérer un accord dans une suite de notes, il est important de bien connaître leur forme. Et pour ça, rien de mieux qu’une bonne connaissance de leur représentation en diagramme…
La représentation des accords en diagramme
Vous connaissez sans doute déjà les diagrammes d’accords, qui représentent aussi les six cordes de la guitare mais avec des différences importantes par rapport à la tablature.
C’est une représentation très visuelle.
Un diagramme représente une partie du manche de la guitare, le plus souvent en position verticale.
De ce fait, sur un diagramme :
- Les lignes horizontales représentent les frettes (barrettes) de la guitare (et non les cordes, comme sur la tablature).
- Ce sont les lignes verticales qui représentent les cordes, la plus grosse (corde n°6 de Mi grave) étant à gauche.
- La tête de la guitare (qui porte les clés) est en haut.
Comme je l’ai dit plus haut, si vous connaissez bien le diagramme des accords de base, cela vous aidera à mieux les reconnaître dans les tablatures.
Voici un schéma plus détaillé décrivant les différentes facettes d’un diagramme :
- Sur le diagramme tronqué en bas du schéma, vous avez le numéro des cordes et la notes jouée quand on fait vibrer cette corde à vide. Retenez bien cette succession Mi, La, Ré, Sol, Si, Mi : on l’appelle accordage standard de la guitare (« Standard » parce qu’il y a aussi des accordages « non standards », plus rarement utilisés).
- L’accord représenté par ce diagramme est cette fois encore un La majeur, représenté par la lettre A en notation internationale et formé des notes La, Do# et Mi. Cet accord se joue sur les cordes 1 à 5, les cordes 1 et 5 étant jouées à vide. Les doigts n’appuient donc que sur les cordes 2, 3 et 4.
La représentation des accords en diagramme ET tablature
Parfois le diagramme est également affiché (au-dessus ou au-dessous de la tablature).
L’avantage d’associer les diagrammes d’accords à la tablature, c’est que vous cumulez les sources d’information :
- la tablature indique les cases effectivement jouées (pas forcément toutes les notes de l’accord),
- le diagramme indique le nom de l’accord, sa forme de manière plus visuelle que les chiffre de la tablature et éventuellement la position des doigts.
Exemple sur une tablature produite par Guitar Pro :
Sur les diagrammes, les cercles blancs (au-dessus du trait épais représentant le sillet de tête) indiquent les cordes jouées à vide (alors que sur la tablature, les cordes jouées à vide sont indiquées par le chiffre « 0 ») et les « X » indiquent les cordes non jouées (tandis que sur la tablature, une corde non jouée n’est tout simplement pas mentionnée).
Voyons cela plus précisément pour chaque accord :
- Le large trait horizontal dans la première case de l’accord F indique que c’est un accord barré. Ce barré est effectué par l’index qui plaque toutes les cordes dans la case 1.
- L’accord G comporte trois cordes jouées à vide (représentées dans des cercles vides au-dessus du diagramme et par des zéros dans la tablature).
- Pour l’accord Am, la corde n°6 n’est pas jouée. Sur le diagramme, c’est indiqué par un « X » et sur la tablature, il n’y a aucun chiffre associé à cette corde.
Important à savoir. Sous les diagrammes, et contrairement aux tablatures, les chiffres n’indiquent pas le numéro des cases sur le manche mais le numéro des doigts à poser (parfois, ces numéros sont écrits directement sur le diagramme, à la place des points ou à l’intérieur des points).
Parfois, on utilise le pouce en le passant par-dessus le manche pour appuyer sur la corde grave. Pour indiquer le pouce, on utilise soit la lettre “P“, soit la lettre “T” (de “Thumb” qui signifie “pouce” en anglais).
Cela dit, habituellement, je n’indique pas le doigté sur les diagrammes d’accords. C’est un choix délibéré, qui peut dérouter les débutants, mais qui au final a plus d’avantages que d’inconvénients.
Il y a plusieurs raisons à ce choix…
- D’une part, le doigté peut varier d’une séquence d’accords à l’autre, pour que la transition entre les accords soit la plus fluide et la plus rapide possible. Il n’y a donc pas UN doigté pour un accord mais différentes possibilités en fonction du contexte.
- D’autre part, cela oblige les débutants à réfléchir au meilleur doigté pour une séquence d’accords donnée. Ce petit travail de réflexion permet de mieux mémoriser les accords.
- Enfin, plus accessoirement, cela allège les diagrammes. Comme on dit « trop d’info tue l’info ». Avec l’expérience, vous verrez il est beaucoup plus utile d’afficher la valeur des intervalles entre les notes (via les couleurs) que les doigtés.
Par exemple, pour l’accord A (La majeur) représenté ci-dessus, vous pouvez aussi bien utiliser, en allant de la corde n°4 vers la corde n°2, les doigts 1, 2, 3 que les doigts 2, 3, 4.
Cela dépend notamment de l’épaisseur de vos doigts, de la largeur du manche ou encore de l’accord qui précède ou de celui qui suit. L’important, c’est de jouer de façon fluide et confortable.
Un autre avantage de la représentation en tablature c’est que, contrairement au diagramme, elle peut aussi indiquer comment jouer l’accord. Par exemple, celui-ci peut être joué en deux temps, la basse d’abord et les autres notes ensuite :
Ici, pour l’accord G (Sol majeur), on joue d’abord la basse sur la corde n°6 puis les quatre notes aiguës (cordes 1 à 4).
Dans certains cas cependant, par exemple pour un accord barré que vous trouvez trop difficile, rien ne vous interdit de jouer seulement les notes indiquées sur la tablature (et éviter ainsi de jouer le barré) :
Pour cet accord F (Fa majeur), vous pouvez plaquer seulement les cordes n°1, 2, 3 et 6 ce qui vous dispense de faire le barré (mais bon, il faudra quand même y arriver un jour où l’autre : difficile en effet de se passer des barrés à la guitare !).
Enfin, la représentation mixte tablature + diagramme est pratique dans le cas où l’on joue séparément les notes de l’accord, comme on l’a vu plus haut avec les arpèges, et où l’on n’a pas mémorisé tous les diagrammes correspondants.
Petit récapitulatif
Pour vous aider à relier ces deux représentations (tablature et diagramme) à un manche de guitare, voici un schéma récapitulatif (c’est toujours l’accord A qui est représenté) :
On peut vérifier que :
- Les lignes horizontales de la TABLATURE représentent les cordes de la guitare, la plus grave (n°6) étant en bas. Seules les cordes où se trouve un chiffre sont jouées.
- Les lignes verticales du DIAGRAMME représentent les cordes, la plus grave étant à gauche. Seules les cordes où se trouve un cercle coloré sont jouées (de plus, une croix signale les cordes à ne pas jouer).
Si vous êtes un peu plus avancé(e)
Avec les couleurs, on peut indiquer d’une façon encore plus claire et immédiatement déchiffrable :
- soit, avec les couleurs dites « absolues », le nom des notes composant l’accord (Do, Ré, Mi, etc.),
- soit, avec les couleurs dites « relatives », la distance de ces notes par rapport à la note de référence (celle qui donne son nom à un accord ou une gamme). Cette distance est appelée « intervalle » et sa connaissance est absolument fondamentale pour tous les musiciens. Vous trouverez sur cette page de nombreux articles permettant d’approfondir la notion d’intervalles.
Le choix d’indiquer par les couleurs soit le nom des notes soit celui des intervalles (qui ont des noms tels que tierce, quarte, quinte…) se fait en fonction du besoin du moment.
Nous utilisons deux systèmes de couleur :
- Les couleurs dites « absolues » (intéressantes même pour les « 100% débutants, d’où leur utilisation prioritaire dans ce cours) qui représentent toujours la même note : les C (Do) sont toujours en rouge, les D (Ré) toujours en marron, etc.
- Les couleurs dites « relatives » (qui concernent plutôt les non-débutants ayant déjà une notion, même basique, de ce que sont les intervalles) qui ne représentent pas toujours la même note (d’où le terme « relatif ») car elles représentent les intervalles des notes par rapport à une note de référence (appelée « fondamentale » pour les accords et « tonique » pour les gammes).
Or, quand la note de référence change, les autres notes situées à une distance donnée (intervalle) de celle-ci changent aussi.
Par exemple, pour l’accord C (Do majeur), la fondamentale est Do et les deux autres notes sont Mi et Sol ; alors que pour D (Ré majeur), la fondamentale est Ré et les deux autres notes sont Fa# et La.
Mais les intervalles entre les notes de ces deux accords restent les mêmes. Et ce sont ces intervalles qui leur donnent la sonorité majeure.
Si vous ne comprenez pas tout, ce n’est pas grave, vous aurez largement l’occasion d’approfondir ces notions si vous poursuivez votre apprentissage de la guitare.
Le rythme
Pré-requis
Pour comprendre la suite, vous avez intérêt à approfondir les notions suivantes (qui sont développées dans la version complète de cet article)…
Pulsation, tempo et rythme
Si ces notions sont floues pour vous, vous avez intérêt à lire l’article Les RYTHMIQUES à la Guitare expliquées aux Débutants.
Représentation de la durée des notes et des silences
Pour comprendre la suite, vous avez intérêt à lire l’article Solfège rythmique pour guitaristes – Comment indiquer la durée des notes et des silences. Vous y apprendrez ce qu’est une ronde, une blanche, une noire, une croche, etc. et pourquoi vous devez impérativement les connaître (heureusement, c’est facile !).
Pour représenter les durées sur une tablature, on a deux options :
- soit les indiquer directement sur la tablature elle-même,
- soit associer une portée classique à la tablature (c’est l’option que je préfère car elle est à la fois plus complète et plus facile à lire).
Représentation directe du rythme sur la tablature
Prenons un exemple de représentation des notes sur une portée classique :
C’est une mesure en 4/4 ce qui veut dire qu’elle contient 4 temps (chiffre du haut), chaque temps valant 1/4 de ronde (chiffre du bas). La mesure pourra donc contenir :
- 1 ronde (qui dure 4 temps),
- 2 blanches (2 temps chacune),
- 4 noire (1 temps chacune),
- 8 croches (1/2 temps chacune),
- 16 doubles croches (1/4 de temps chacune).
Bien sûr, il peut y avoir un mixage de ces durées. L’important, c’est que le total des durées ne dépasse pas ce que peut contenir la mesure, soit 4 temps pour une mesure 4/4.
Pour représenter ces durées de notes directement sur la tablature, on y ajoute des hampes (tiges de notes) analogues à celles de la notation musicale classique, en les simplifiant légèrement : par exemple, un trait à la verticale du chiffre indique une noire, deux notes dont les traits verticaux sont reliés par un trait horizontal sont des croches, etc. L’absence de trait signifie que le chiffre représente une blanche.
Voilà ce que ça donne (sur Guitar pro) :
Pas de trait pour la ronde, trait court pour la blanche, trait plus long pour la noire. Pour les croches et doubles croches, c’est similaire à la notation solfège.
Pour la ronde et la blanche, on peut aussi trouver ce type de représentation, avec un cercle autour des chiffres indiquant les notes à jouer :
Comme la portée classique, la tablature est divisée en mesures, séparées par des barres verticales régulièrement espacées et qui la découpent en intervalles de temps égaux. Certaines tablatures ne les mentionnent pas mais il est préférable de le faire pour mieux s’y retrouver !
Prenons un autre exemple, toujours en 4/4, avec cette fois des durées de notes différentes à l’intérieur des mesures :
Il va se présenter ainsi en notation exclusivement tablature :
Prenons un dernier exemple, en 3/4 cette fois :
« 3/4 » signifie que chaque mesure ne pourra contenir que 3 temps soit une blanche pointée, 3 noires, 6 croches ou encore 12 doubles croches.
A propos de la blanche pointée, vous savez peut-être déjà que, placé à droite d’une figure de note ou de silence, le point augmente sa durée de la moitié de sa valeur.
On dit que la note est pointée.
La moitié d’une blanche, c’est une noire. La blanche pointée équivaut donc à une blanche plus une noire :
Voici ce que donne ce troisième exemple en notation exclusivement tablature :
Remarquez le point à droite du trait de la blanche (mesure 1) pour indiquer que l’on a une blanche pointée.
Représentation du rythme sur une portée classique associée à la tablature
C’est la solution que je préfère car cela donne en général une présentation plus claire. De plus, la portée classique va nous donner d’autres indications bien utiles et rarement présentes sur la tablature.
Nous allons reprendre les mêmes exemples que précédemment, avec la portée classique en plus (qui peut être au-dessus ou au-dessous de la tablature selon les logiciels et leurs réglages)…
Cette représentation est à la fois plus claire et plus riche.
En tant que guitariste, rien ne vous oblige à savoir lire le NOM de la note sur la portée puisque la tablature vous indique où jouer sur le manche (ici, c’est la note placée dans la case 2 du manche, sur la corde n°3 de Sol). Ceux qui connaissent le manche savent que c’est la note La mais, même si vous ne le savez pas, cela ne vous empêche pas de la jouer !
Donc, la portée sert uniquement à connaître la DURÉE de la note.
Autre exemple avec une tablature plus réaliste (produite par Guitar pro) :
Ici, on a la représentation la plus complète possible : diagrammes d’accords + portée + tablature + différents symboles d’interprétation.
Si vous ne comprenez pas tout, c’est normal si vous n’avez aucune expérience des tablatures !
De plus, vos lacunes éventuelles seront heureusement compensées par le fait que la plupart des logiciels (Guitar pro, Tuxguitar, etc.) sont aussi capables de lire les tablatures : votre oreille vous aidera alors à comprendre et à interpréter correctement ce qui est affiché.
Les symboles complémentaires
Vous pouvez compléter la tablature avec une foule de symboles précisant comment jouer une note ou une succession de notes. Comme il n’existe pas de convention d’écriture « officielle » et reconnue par tous, ces symboles pourront être plus ou moins différents selon les musiciens et les logiciels.
Dans cette partie, nous abordons les symboles les plus courants, ceux qu’il est bon de connaître quand on débute à la guitare puis des symboles moins usités pour ceux qui veulent aller plus loin.
Vous disposerez ainsi d’un document de référence très complet vers lequel revenir en cas de doute…
Il y a énormément de symboles complémentaires et certains d’entre eux sont très largement utilisés, dans tous les styles musicaux. Ils sont étudiés en détail, avec des vidéos d’illustration, dans la version complète de ce cours :
Thanks for the ebook.
Bonjour
Il y a environ un an j ai acheté votre méthode chargée sur un Pc .je n’ai pas pu l utiliser tout de suite et ai suivi quelques cours avec un professeur .puis mon Pc est tombé en panne et j’ai acheté un Mac .malheureusement quand j ai voulu accéder à vos cours , impossible. Pouvez vous me les renvoyer?
Cordialement
Bonjour Chantal,
Oui, pas de problème.
Nous allons tout de suite vous renvoyer un mail vous donnant accès à la dernière version des cours…