Avant même d’aborder des méthodes plus élaborées, vous disposez d’un premier critère : l’émotion véhiculée par la chanson.
- Si elle est gaie et légère, on va penser à une ambiance Majeure.
- Si elle invite à la tristesse ou la rêverie, on pensera plutôt une ambiance mineure.
Et pour aller plus loin, voici deux méthodes certes empiriques, mais qui sont relativement fiables tout en évitant les prises de tête ! La première fait appel à votre oreille et la seconde à une approche allégée de la théorie…
Le test de la gamme pentatonique (méthode “à l’oreille”)
Commencez par jouer une gamme pentatonique dont la tonalité correspond à l’armure et tendez l’oreille.
Par exemple, si l’armure indique 2 dièses à la clé, on est en Ré Majeur ou Si mineur, donc vous pouvez tester avec les pentatoniques de Ré Majeur ou de Si mineur.
Pourquoi choisir la gamme pentatonique ?
Tout simplement parce qu’avec cinq notes (penta = 5), l’écoute sera plus facile qu’avec la gamme “standard” à sept notes. Et aussi parce que c’est la gamme la plus connue des guitaristes (surtout la penta mineure) !
Si vous jouez la pentatonique Majeure (par exemple la pentatonique Majeure de Ré) :
- Si c’est la tonique qui donne un sentiment de stabilité, de “retour à la maison”, c’est que vous êtes probablement en tonalité Majeure.
- Si au contraire vous trouvez plus agréable de commencer et terminer la gamme par sa sixte plutôt que par sa tonique et/ou de revenir souvent à la sixte, c’est en faveur de la tonalité mineure relative (qui, comme vous le savez sans doute, a pour tonique la sixte de la gamme Majeure).
Si vous jouez la pentatonique mineure (par exemple la pentatonique mineure de Si) :
- Si c’est la tonique qui semble prendre le plus d’importance, c’est que vous êtes probablement en tonalité mineure.
- Si au contraire vous trouvez plus agréable de commencer et terminer la gamme par sa tierce mineure plutôt que par sa tonique et/ou de revenir souvent à la tierce mineure, c’est en faveur de la tonalité Majeure relative (qui a pour tonique la tierce mineure de la gamme mineure).
- Si la pentatonique mineure sonne juste mais avec une sonorité très marquée “blues”, il est également probable que la tonalité soit Majeure.
Pourquoi la “sixte” ou la “tierce mineure” ?
Si vous vous posez cette question, un petit rappel ne vous fera pas de mal avant d’aller plus loin !
Toute gamme Majeure a une gamme relative mineure (dite “mineure naturelle”), et réciproquement. Elles contiennent toutes les deux les mêmes notes et seront donc compatibles avec les mêmes grilles d’accords (à quelques subtilités près).
Ce qui les différencie, c’est qu’elles ne “démarrent” pas à la même note : la gamme mineure relative de la gamme Majeure, qu’on appelle donc “gamme mineure naturelle”, démarre à la sixte de la gamme Majeure :
La ligne du dessous montre la gamme mineure avec les couleurs mises à jour pour tenir compte du fait que la sixte étant devenue la tonique, les intervalles ne sont évidemment plus les mêmes que pour la gamme Majeure.
Ainsi, par exemple, vous pouvez voir clairement que la tierce est devenue mineure (comme l’indique le signe “–”).
Inversement, si vous partez d’une gamme mineure, sa “gamme Majeure relative” démarre, elle, à la tierce mineure.
Concrètement, sur le manche de la guitare, il est facile de savoir où jouer un motif de gamme par rapport à sa gamme relative. Regardez à nouveau le schéma ci-dessus et vous verrez que ça saute aux yeux :
- Si vous jouez une gamme Majeure, il suffit de “reculer” de 3 cases pour savoir où jouer la gamme mineure relative. Sur la première ligne du schéma, vous pouvez vérifier que la sixte, d’où démarre la gamme mineure relative, est bien située 3 cases AVANT la tonique.
- Si vous jouez une gamme mineure, il faut au contraire “avancer” de 3 cases pour jouer la gamme Majeure relative. Sur la seconde ligne, vous pouvez vérifier que la tierce mineure est bien située 3 cases APRÈS la tonique.
Si vous voulez plus de détails, lisez l’article Comment passer d’une gamme à sa gamme relative par un simple déplacement sur le manche.
Analyse rapide de la grille (méthode “théorique”)
Il y a un moyen assez rapide (mais pas infaillible) de savoir si le morceau est en tonalité majeure ou mineure : c’est de chercher l’accord du degré I.
L’accord du degré I est très souvent celui qui :
- commence et/ou termine le morceau (donc qui se trouve au début et/ou à la fin de la grille)
- commence et/ou termine une partie significative du morceau (couplet, refrain)
Ce n’est donc pas systématiquement le premier accord d’un morceau qui donne la tonalité. Certes, si vous prenez un morceau en Do, il commencera assez souvent par un accord de C (degré I) mais pas obligatoirement : il pourra aussi bien commencer par un accord de G (degré V), de Dm (degré II), etc.
Cela s’explique par la fonction même du degré I : cet accord est un point d’équilibre, de stabilité vers lequel le morceau semble vouloir retourner, c’est celui qui offre à l’auditeur une sensation de repos, de “retour à la maison”.
Exemple. Supposons que le refrain se termine par Am, alors on peut poser l’hypothèse que le morceau a été “pensé” dans une tonalité mineure (celle de La mineur bien sur, qui est la tonalité relative de Do majeur).
Une façon simple de le vérifier sans se prendre la tête avec la théorie, c’est quand vous commencez à improviser dessus (et là, on en revient au principes de la méthode “à l’oreille” ci-dessus) :
- Si vous êtes en La mineur, c’est sur la tonique (ici la note La) de la gamme de La mineur que vous aurez tendance à insister et à démarrer ou conclure vos phrases. Quand vous avez fait “tourner” la gamme quelques instants, cela se fait quasi automatiquement.
- Si au contraire la tonalité était majeure, alors ce serait plutôt sur la tierce mineure de cette même gamme (ici Do) que vous insisteriez.
Cette technique empirique ne marche pas à tous les coups, mais il est tout de même intéressant de la connaître car, si elle fonctionne, elle vous donne en une seule fois deux informations :
- Le nom de la tonalité.
- Et si elle est majeure ou mineure.
En résumé… Pour aller vite, vous pouvez chercher quel est le degré I et vérifier s’il est majeur ou mineur.
Le degré I sera en général l’accord qui :
- commence et/ou finit le morceau ou une partie significative du morceau (couplet, refrain…),
- qui donne une sensation de stabilité, de repos, de « retour à la maison » quand il est joué.
De plus, quand on improvise, on a tendance à insister naturellement sur sa tonique.