Comment gratter les cordes de sa guitare ? Il y a différentes façons de faire vibrer les cordes de sa guitare dont deux qui sont très faciles quand on débute : avec le pouce et avec un médiator. Deux techniques indispensables à tout guitariste débutant.
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Téléchargez-le gratuitementGratter les cordes de sa guitare avec le pouce
Gratter les cordes de haut en bas avec le pouce est très facile et c’est d’ailleurs le geste qui vient spontanément chez la plupart des gens à qui vous mettez une guitare dans les mains pour la première fois.
En voici un exemple, où il y a quatre battements avec le pouce pour chaque accord joué.
CLIQUEZ ICI ou sur l’image ci-dessous pour le visionner :
Si vous ne connaissez pas encore les accords qui sont joués, contentez-vous de gratter comme sur l’exemple mais en laissant les cordes à vide (n’appuyez sur aucune corde avec la main gauche). Ce qui nous intéresse ici, c’est l’action de gratter les cordes avec le pouce.
Gratter les cordes de sa guitare avec un médiator
Pourquoi jouer au médiator quand on débute ?
Je suppose que vous avez déjà vu ce petit morceau de plastique avec lequel on gratte les cordes des guitares et qu’on appelle aussi « plectre » ou « pick » (en anglais) :
Le médiator joue en quelque sorte le rôle de l’ongle du pouce, en plus résistant, ce qui lui permet de produire un jeu à la fois plus rapide, plus précis et plus puissant.
S’il n’est pas vraiment indispensable au tout début, il le devient très vite car c’est une technique de jeu très courante et très polyvalente, que vous pourrez apprendre rapidement et sans difficulté majeure.
Et puis gratter les cordes de sa guitare avec le pouce devient assez vite ennuyeux et limité.
Avant de vous lancer dans des techniques aux doigts plus élaborées, vous avez donc intérêt à jouer avec un médiator car :
- il est parfait pour jouer facilement des rythmiques (or, jouer des rythmiques est ce par quoi devraient commencer tous les débutants) ;
- il est facile à utiliser et nécessite en général moins de temps d’entraînement que le jeu aux doigts pour acquérir une bonne maîtrise (en dehors du jeu au pouce déjà évoqué) ;
- il est polyvalent et permet de jouer aussi bien des accords que des mélodies ;
- si l’on exclue le répertoire classique, la grande majorité des chansons est jouée au médiator.
Alors, autant vous équiper : achetez-en quelques-uns d’avance, surtout que ce n’est vraiment pas cet achat qui va vous ruiner (un médiator coûte habituellement moins de 1€) !
Quel médiator choisir ?
Il existe une foule de formes, de tailles, de matières et d‘épaisseurs de médiators, et un débutant aurait vite fait de s’y perdre (allez voir ici et vous comprendrez !). Heureusement, pour commencer, le choix n’est pas si compliqué : le critère principal à prendre en compte est avant tout l’épaisseur…
Critère n°1 : l’épaisseur
Plus un médiator est fin (donc plus souple), moins il nécessite de force pour faire vibrer les cordes et plus il est confortable pour les débutants car sa souplesse compense la raideur du mouvement de la main, fréquente quand on débute.
Un médiator fin convient bien pour jouer des rythmiques en accords par exemple.
Par contre, cette souplesse a pour inconvénient de « lisser » les coups de médiators, ce qui limite le contrôle du guitariste sur les nuances et l’expressivité de son jeu (la différence entre un coup de médiator doux ou intense étant moins nette).
Pour les débutants, ce n’est cependant pas très gênant car avant d’en arriver au stade de jouer avec nuance et expressivité, il faut d’abord réussir à jouer parfaitement et sans réfléchir.
A noter que les épaisseurs très fines (0,38 ou 0,46 en particulier) produiront beaucoup de bruits parasites (« bruits de plastique ») que vous n’apprécierez pas forcément. A partir de 0,60 ces bruits sont moins marqués.
Petit inconvénient en terme d’apprentissage : comme sa flexibilité compense votre raideur de débutant, un médiator fin ne vous poussera pas à développer la souplesse de vos mouvements.
Plus un médiator est épais, plus il produit un son précis et intense puisqu’il se déforme peu (ou pas du tout selon l’épaisseur) et permet ainsi une attaque des cordes plus franche, plus ferme, offrant au guitariste un contrôle maximal des nuances et de l’expressivité de son jeu.
C’est bien par exemple pour jouer vite, jouer des solos…
Avantage en terme d’apprentissage : comme il ne se plie pas (ou très peu), il vous obligera à développer plus rapidement la souplesse de vos mouvements.
Critère n°2 : la forme de la pointe
La pointe du médiator a aussi un impact non négligeable sur l’attaque des cordes et le son qu’elles produisent. Pour faire simple :
- une forme classique (arrondie) permet une attaque neutre, plus douce et plus facile à jouer, idéale pour gratter des accords mais moins appropriée pour jouer des solos ;
- une forme pointue permet une attaque plus franche, plus rapide et produit un son plus brillant, plus net et plus précis ; elle conviendra donc mieux pour les parties solo/chorus.
Cela dit, cette influence est surtout perceptible avec des médiators suffisamment rigides (donc assez épais).
Si vous débutez, ne vous prenez pas la tête : choisissez une forme standard dont la polyvalence répondra à vos besoins.
D’autres critères
La taille : pour débuter, ne vous tracassez pas avec ça ; prenez la taille standard.
La matière : on utilise une foule de matières pour fabriquer des médiators, chacune d’elle ayant une influence sur l’attaque des cordes et le son qu’elles produisent : plastiques (celluloïd, nylon, acrylique, polycarbonate…), bois, corne, coco, os, métal et même pierre…
Mais là encore, pas besoin de se compliquer la vie quand on débute : les médiators en nylon conviennent très bien car ils sont polyvalents et faciles à prendre en mains. En plus, ce sont les moins chers (très bons prix ici) ! Ils sont particulièrement adaptés pour gratter des accords, qui est la principale façon de jouer des débutants.
Vous aurez tout le temps par la suite d’essayer différentes matières.
Alors, quel médiator choisir pour débuter ?
Si vous avez bien suivi ce qui précède, vous aurez compris que le meilleur choix pour débuter est un médiator en nylon souple.
Étant donné le prix modique des médiators en nylon, vous pouvez vous offrir un assortiment qui vous permettra de tester plusieurs épaisseurs.
épaisseurs de 0.60, 0,73 et 0,88 mm (ou des équivalents d’autres marques).
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Plus tard…
Quand vous serez un peu plus avancé(e), n’hésitez pas à en essayer plusieurs (de différentes épaisseurs, tailles, formes, matériaux) jusqu’à trouver le médiator qui vous conviendra le mieux… ou plutôt LES médiators qui conviendront à chaque type de guitare (acoustique ou électrique) et à chacune des utilisations que vous en ferez (gratter des accords, jouer des solos, jouer du Blues, du Jazz, du Métal…).
Car LE médiator universel capable de répondre à tous les usages n’existe pas.
Au fur et à mesure que vous progresserez, votre exigence en ce domaine s’affinera et vous ressentirez le besoin de vous équiper d’un médiator adapté à chaque guitare et à chaque usage.
Et si vous voulez travailler la souplesse de votre jeu, pensez à essayer des médiators épais. Comme leur manque de flexibilité ne compensera pas la raideur de vos mouvements, le son produit sera dur, sans nuance ni expressivité, obligeant votre main et votre poignet à développer plus de souplesse et de subtilité.
Comment tenir le médiator ?
Maîtriser le jeu au médiator ne devrait pas vous poser de problème particulier, ce qui ne veut pas dire que cela ne vous demandera pas un peu de patience et d’entraînement !
Voici quelques images pour vous montrer comment tenir le médiator…
D’abord, placez le médiator sur la première phalange de l’index de la main qui va gratter les cordes et ensuite posez le pouce dessus :
Comme vous le voyez, le pouce est à peu près perpendiculaire au médiator.
Vous n’avez pas d’effort à fournir pour obtenir cette position car c’est la façon dont le pouce se positionne naturellement sur l’index.
La pointe du médiator ne doit pas trop ressortir pour éviter qu’une trop grande partie de sa surface entre en contact avec la corde, ce qui nuirait à la fluidité de votre jeu.
C’est particulièrement vrai pour jouer vite ou jouer des solos : le médiator doit dépasser du pouce le moins possible afin de limiter au maximum l’amplitude des mouvements et permettre ainsi un jeu fluide et rapide. Pour les accords, c’est différent : le médiator peut dépasser davantage, ce n’est pas gênant.
Votre main, votre poignet et à vrai dire tout votre bras doivent être détendus sinon votre attaque des cordes sera dure et sans nuance.
Une fois le médiator bien en main, vous n’avez plus qu’à gratter les cordes à peu près perpendiculairement, comme sur ces images :
Cette façon de tenir le médiator est celle qui donne les meilleurs résultats et c’est pour cela qu’elle est très largement utilisée. Mais elle n’est pas évidente à maîtriser pour tout le monde, sans être tout de même si difficile que ça.
Ceux qui seraient réfractaires à cette première méthode seront sans doute ravis d’apprendre qu’elle n’est pas la seule possible : par exemple, certains guitaristes préfèrent le tenir entre le pouce, l’index et le majeur (éventuellement entre le pouce et l’index seulement, mais la tenue sera moins sûre), le médiator étant alors dans l’alignement de la pince formée par ces deux doigts :
Je vous conseille malgré tout de privilégier la première méthode, mais si vraiment vous n’y arrivez pas, choisissez la tenue qui vous convient le mieux. Après tout, l’important, c’est le résultat !
Attention à ne pas trop serrer le médiator ! Vous devez le tenir de façon souple et légère (tout en faisant en sorte qu’il ne glisse pas), sinon vous ne pourrez pas donner à votre jeu les nuances nécessaires. Vous devez pouvoir jouer sur le volume, sur la « brillance » ou le « moelleux » du son, et cela ne serait pas possible avec un médiator complètement bloqué entre les doigts.
Vous constaterez certainement que, même si vous grattez les cordes avec la même force, la façon dont vous serrez le médiator influence directement l’intensité du son produit. On peut dire en gros que :
- plus la tenue est ferme, plus l’attaque est agressive et le volume sonore élevé,
- moins la tenue est ferme, plus l’attaque est douce et le volume sonore faible.
Les symboles indiquant le sens du médiator
Il y a deux façons de jouer au médiator : en « aller » ou en « aller-retour ».
Dans le jeu en aller, vous attaquez la note ou l’accord du haut vers le bas, c’est-à-dire des graves vers les aigus.
Dans le jeu en aller-retour, vous alternez mouvement aller et mouvement retour, qui va du bas vers le haut, c’est-à-dire des aigus vers les graves.
Voici les symboles habituellement utilisés pour indiquer le sens du coup de médiator :
Vous vous demandez peut-être pourquoi les symboles indiquant « coup de médiator vers le BAS » pointent… vers le HAUT et réciproquement !
C’est tout simplement parce que, quand vous tenez votre guitare et que vous souhaitez regarder le manche, vous êtes obligé(e) de le faire tourner vers vous pour mieux le voir : il se retrouve donc en position quasi horizontale, avec la corde n°6 (Mi grave, la plus grosse) vers votre corps et la corde n°1 (Mi aigu, la plus fine) vers l’extérieur.
Les mouvements du médiator
Les coups de médiator vers le bas
Les coups de médiator vers le bas, c’est facile : c’est comme quand vous grattez les cordes vers le bas avec le pouce.
CLIQUEZ ICI ou sur l’image ci-dessous pour en voir un exemple sur des accords (si vous ne connaissez pas encore les accords qui sont joués, ce n’est pas grave : il s’agit simplement pour l’instant d’avoir une illustration du mouvement. Pour cela, vous pouvez visionner seulement le chapitre « 3.Playback », à 3:21) :
Les allers-retours au médiator
Les allers-retours au médiator, ce n’est pas beaucoup plus compliqué : vous grattez une ou plusieurs cordes en descendant puis en remontant.
Quand on joue une note à la fois (comme dans une mélodie, un solo…), on gratte une seule corde. Les mouvements sont moins amples et souvent plus rapides et s’articulent plutôt au niveau du poignet ou des doigts.
CLIQUEZ ICI ou sur l’image ci-dessous pour vous découvrir l’aller-retour sur une corde (et même vous entraîner si vous le souhaitez).
Quand on joue un accord (comme dans une rythmique d’accompagnement), on joue plusieurs notes à la fois et on gratte donc plusieurs cordes en même temps. Pour jouer des accords, les mouvements sont plus amples et s’articulent plutôt au niveau du coude ou du poignet.
CLIQUEZ ICI ou sur l’image ci-dessous pour en voir un exemple (petit rappel : si vous ne connaissez pas encore les accords qui sont joués, ce n’est pas grave, il s’agit simplement pour l’instant d’avoir une illustration du mouvement. Pour cela, vous pouvez visionner seulement le chapitre « 3.Pratique », à 3:04) :
Ne vous tracassez cependant pas trop avec les précisions techniques : votre gestuelle s’adaptera naturellement à ce que vous jouerez. Chacun finit par trouver la façon d’utiliser le médiator qui lui convient le mieux. Il vous suffit de regarder comment font vos guitaristes préférés pour le constater.
Emplacement de jeu
Plus vous attaquez les cordes près du chevalet, là où sont attachées les cordes sur la caisse, plus les cordes seront tendues et plus elles produiront un son « tendu » lui aussi (aigu, brillant, pincé…).
Plus vous attaquez les cordes loin du chevalet, donc près de l’endroit où le manche s’attache à la caisse, plus elles seront détendues et plus elles produiront un sont « détendu » lui aussi (grave, rond, moelleux…).
Que l’on joue au médiator ou aux doigts, cette différence de sonorité en fonction des emplacements de jeu est exploitée dans les différents styles.
Par exemple, pour obtenir le son doux et rond d’une bossa on jouera loin du chevalet alors que pour produire le son puissant et net d’un rock on jouera près du chevalet (ce qui permettra aussi d’étouffer plus facilement les cordes avec la paume de la main droite, un effet souvent utilisé dans ce style).
Maintenant que vous connaissez deux façons de gratter les cordes, il est temps d’apprendre à jouer des accords. Découvrez comment faire dans l’article ci-dessous :