Voici 14 Conseils pour bien démarrer et progresser sans encombres dont tous les débutants à la guitare devraient bénéficier. Des conseils qui m’auraient été bien utiles si je les avais eus quand j’ai moi-même commencé la guitare !
Si vous n’avez jamais touché une guitare, peut-être que certains de ces conseils ne vous « parleront » pas encore. Mais ils vous seront utiles tôt ou tard : je vous recommande donc de les relire de temps en temps…
- Offrez-vous un « espace-temps » dédié à la guitare
- Prenez votre temps, ne brûlez pas les étapes !
- Fréquence et durée des cours
- Alternez travail et plaisir
- Divisez votre apprentissage en différents modules
- Un objectif à la fois
- Répétez, répétez, répétez…
- Quand vous ne comprenez pas…
- Trouvez un « guitariste référant »
- 3 astuces pour bien mémoriser
- Pourquoi le métronome est important
- Pour éviter les frustrations
- Laissez-vous inspirer par différents styles de jeu
- Projetez-vous dans le futur !
Cette page est extraite du Maxi Guide du Guitariste Débutant. Une vraie méthode complète et GRATUITE pour les guitaristes débutants, que vous pouvez télécharger pour la lire hors connexion (et même l'imprimer si vous le souhaitez) !
Vous y trouverez tout ce qu'il faut savoir pour bien commencer la guitare et jouer vos premières chansons. En plus d'un cours de 250 pages richement illustrées, vous disposerez de tutoriels en vidéo, de très pratiques aides-mémoires et de fichiers mp3 d'entraînement !
Téléchargez-le gratuitement1. Offrez-vous un « espace-temps » dédié à la guitare
Si possible, travaillez tous les jours : « pas beaucoup mais souvent » donne de bien meilleurs résultats que « beaucoup mais pas souvent ».
Pour cela, il faut vous faciliter l’accès à la guitare. C’est toujours plus dur de s’y mettre s’il faut tout déballer à chaque fois : instrument, métronome, accordeur, ampli, etc. Si vous avez un coin dédié à votre instrument, ça va vous faciliter grandement les choses.
L’espace
L’idéal serait d’avoir une pièce dédiée à la musique, ce qui, j’en conviens, n’est pas évident pour tout le monde.
Si possible, ménagez-vous au moins un coin où votre guitare sera accessible à tout moment (posez-là sur un support pour guitare plutôt que contre le mur, où le risque de chute est plus grand).
En effet si, à chaque fois que vous avez envie de jouer, vous avez besoin de la sortir du placard ou de sous votre lit, puis de la sortir de sa housse, puis de brancher les éventuels câbles, etc., il est probable qu’au bout de quelques jours, vous serez moins pressé de vous y mettre !
Faites également en sorte que tout ce dont vous avez besoin soit à portée : ordinateur, ampli, documents…
L’affichage mural
Vous allez me dire que vous auriez été capable de penser tout seul à tapisser les murs de votre salle de musique avec les pages importantes de vos cours ! Tant mieux si vous y aviez pensé parce que c’est vraiment pratique.
Dans les publications guitare-et-couleurs, il y a une foule de pages de référence (schémas, aide-mémoires…) qui vous seront d’une utilité quotidienne (schémas de gammes, d’accords, etc.).
Si vous ne voulez pas lâcher la guitare à chaque fois que vous avez besoin de les consulter, il est plus confortable de les poser sur un pupitre ou (mieux encore car la surface disponible est plus grande) de les afficher au mur.
De plus, vous évitez les tensions dans le dos qui ne manqueraient pas de survenir si vous posiez vos documents à plat sur une table ou, pire, directement sur le sol !
Voilà l’un des avantages des fichiers informatiques : vous pouvez les imprimer en couleur et en autant d’exemplaires que nécessaire…
Le temps
Il est essentiel que vous invitiez la guitare dans votre vie comme vous inviteriez des amis à boire un pot ! Quand ils sont là, vous restez avec eux et vous n’allez pas soudainement avoir envie de téléphoner à Tante Berthe ou de tondre le gazon !!!!
Si je vous dis cela c’est que, comme tous les guitaristes débutants (et pas que les débutants, d’ailleurs !), vous traverserez des moments plus difficiles, où certains gestes, postures, successions d’accords, etc. ne seront pas acquis, où vous n’arriverez pas à comprendre immédiatement tel ou tel concept et où votre cerveau, pour éviter ce « mini-stress » aura tendance à vous dissuader d’aller vers votre guitare.
Toujours sur le thème du temps, il faut aussi accepter de prendre son temps…
2. Prenez votre temps, ne brûlez pas les étapes !
Un bébé apprend à marcher avant de courir.
Vous ne pourrez pas sauter les étapes indispensables : pas plus qu’un bébé ne peut échapper aux différents stades de son développement avant de devenir un adulte…
Par exemple, vous devrez privilégier l’objectif « jouer propre » (notes justes et claires, jeu en rythme) plutôt que « jouer vite ». Quand on débute à la guitare, il ne sert à rien de chercher à jouer vite si l’on ne sait pas jouer en rythme ni produire des notes qui sonnent bien.
Vous pouvez aussi gagner du temps en adoptant une pédagogie basée sur la compréhension plutôt que sur la seule mémorisation.
Retenir purement et simplement des accords, des doigtés… bref, « apprendre sans comprendre » n’aide pas à avancer vite et à développer sa pleine créativité.
L’objectif de nos publications, c’est justement d’encourager à « comprendre pour mieux apprendre » afin que nos élèves soient dégagés de cette limitation majeure que constitue l’absence de vision d’ensemble.
3. Fréquence et durée des cours
Dans l’idéal, surtout quand on débute à la guitare, les séquences de travail devraient être courtes (20 à 40 min environ) mais quotidiennes. En pratique, vous ne pourrez peut-être pas toujours adopter cette durée et cette fréquence, mais plus vous vous en rapprocherez, mieux ce sera.
Vous pourrez bien sûr vous entraîner plus longtemps le week-end ou certains jours de la semaine si vous avez davantage de temps libre. Mais rappelez-vous que la pratique régulière est plus importante que le temps passé par séance. Ainsi, 20 à 40 minutes par jour seront bien plus efficaces que 4 heures le week-end et rien entre les deux.
De plus, vous devrez y revenir régulièrement (mais pas forcément tous les jours) jusqu’à ce que ce qui n’est pas encore acquis le devienne. D’où l’intérêt de vous aider d’un cahier ou d’un logiciel de gestion de tâches dans lequel vous noterez ce qui est acquis et ce qui ne l’est pas encore.
Vous n’êtes en compétition avec personne, et surtout pas avec vous-même. Ne faites pas comme ce jardinier qui, à force de tirer sur ses légumes pour les récolter plus vite, a fini par les arracher avant qu’ils aient pu terminer leur croissance !
Cette approche « homéopathique » est infiniment plus efficace parce que :
- le cerveau pourra très facilement retenir un faible volume d’information ;
- vous vous en trouverez ainsi valorisé et plus détendu : vous retiendrez donc beaucoup mieux car le cerveau fonctionne mieux dans la détente ;
- vous ne serez pas tenté de reporter ou de saboter la leçon suivante ; vous l’attendrez au contraire avec le même enthousiasme qu’à vos débuts.
4. Alternez travail et plaisir
Tout apprentissage s’articule finalement autour de trois grandes étapes :
(recueillir des données)
(entraînement)
(interprétation, jeu en groupe, composition, improvisation…)
C’est vrai pour les guitaristes débutants comme pour les plus avancés.
Pour que l’étude se fasse avec le meilleur « rendement », l’idéal est d’alterner de brefs moments de « travail » (rigueur, effort, attention, répétition, entraînement…) avec de longs moments de « jeu » (laisser sortir des sons, explorer, inventer, créer, s’amuser, ressentir…).
« S’amuser » peut sembler un peu chaotique et improductif, mais c’est le répit dont votre cerveau a besoin pour assimiler ce que vous venez d’apprendre et pour être plus créatif.
Vous prenez votre guitare et vous expérimentez tout ce que vous voulez. Pas de règles. Pas de « bien » ou de « mauvais ». Tout est autorisé.
Ces moments « où vous vous lâchez » ne doivent pas être pris sur votre temps de travail qui doit toujours être consacré à une technique spécifique ou à un élément théorique. Le temps du « jeu libre » est complémentaire et doit rester en dehors de vos séances de travail.
Il peut également être utile de noter toutes les faiblesses de votre jeu découvertes pendant cette période d’exploration afin de pouvoir planifier vos futures séances d’entraînement de manière plus constructive.
Cette alternance « travail » et « jeu » facilite l’intégration de ce qui a été étudié. De plus le cerveau n’associe pas « apprentissage » et « souffrance » mais plutôt « apprentissage » et « plaisir » !
C’est vrai avec l’apprentissage dans quelque domaine que ce soit : les choses se font toutes seules, même quand on n’y pense plus. Comme les graines du jardinier poussent toutes seules même quand il dort, les graines de connaissance poussent toutes seules dans votre cerveau, même quand vous vous amusez à autre chose !
La seule condition : offrir à ces graines un terrain favorable et les arroser de temps en temps ; vous y parviendrez en « optimisant » votre cerveau (le terrain) et en vous entraînant régulièrement (arrosage des graines).
Pour aller plus loin dans la réflexion autour de l’optimisation de l’apprentissage, vous pouvez lire cet article : « La guitare, c’est l’ensemble corps-esprit qui en joue… pas seulement les doigts ! ».
5. Divisez votre apprentissage en différents modules
Une solution intéressante est de diviser votre apprentissage en différents modules, que vous travaillerez en alternance. Par exemple : la connaissance du manche, des accords, des gammes…, l’apprentissage de chansons, l’initiation à improvisation, etc.
Vous trouverez sur guitare-et-couleurs de nombreuses publications sur ces différents sujets.
Parallèlement, vous pouvez vous fixer des objectifs à atteindre, qui vont dans le sens de « vos rêves à vous ».
Par exemple : connaître le nom des notes sur les cinq premières cases du manche, savoir jouer les accords et les rythmiques de base, accompagner vos premières chansons, faire vos premières improvisations, etc.
Pour atteindre vos objectifs, il n’y a pas de miracle : il faut s’entraîner.
Comme je l’écris plus haut, pour que votre apprentissage se fasse avec le meilleur « rendement », l’idéal (d’après mon expérience, en tout cas) est d’alterner de brefs moments de « travail » (rigueur, effort, attention, répétition, entraînement…) avec de longs moments de « jeu libre » (laisser sortir des sons, inventer, créer, s’amuser…).
Il ne faut jamais travailler un exercice au-delà de la saturation : cela ne sert plus à rien, sinon à ancrer dans votre cerveau l’idée d’effort, de difficulté, qui aura pour conséquence de diminuer votre envie de reprendre le même exercice plus tard, voire de vous en dégoûter !
Exemples de sujets que vous pouvez explorer pendant une période donnée :
- vous entraîner à retrouver les notes sur le manche : par exemple, un(e) ami(e) vous montre une case et vous avez 5 secondes pour lui donner la note correspondante (le cours « Le manche de la guitare facile » donne divers moyens mnémotechniques d’y parvenir plus facilement.) ;
- apprendre les accords que tout débutant doit connaître ;
- apprendre les rythmiques que tout débutant doit connaître ;
- apprendre à jouer quelques enchaînements d’accords typiques ;
- accompagner des chansons simples et qui vous plaisent (c’est plus dur sinon !) avec des battements au médiator ;
- vous entraîner à déchiffrer les notes à l’oreille et/ou sur une partition ;
- improviser avec une gamme blues sur des accords blues, sans essayer de la mémoriser mais plutôt de la « sentir » ;
- même chose mais cette fois, en essayant de mémoriser la gamme (ce qui est bien plus facile avec les couleurs, notamment à l’aide des publications sur les gammes de guitare-et-couleurs.com) ;
- vous amuser à composer un morceau simple (l’ordinateur peut vous être d’une aide précieuse) : accords, mélodie, ligne de basse…
- prendre un enchaînement d’accords de base, enrichir ces derniers de différentes façons compatibles ou pas avec la tonalité, et écouter attentivement le résultat ;
- écrire des paroles sur l’une de vos compositions ;
- etc.
C’est une étude en douceur, où vous apprenez sans souffrir.
Et quand vous reprenez un précédent module là où vous l’avez laissé, vous découvrez que vous avez progressé sans aucun effort supplémentaire. Elle est pas belle la vie ?
6. Un objectif à la fois
Restez concentré sur un module à la fois lors de vos séances d’entraînement.
Trop d’objectifs en même temps, c’est dispersant, pas très performant et finalement source de frustration.
Par exemple, vous pourriez passer une ou plusieurs séances à maîtriser un accord ou une suite d’accords si vous êtes plus avancé(e).
La séance d’après, vous pourriez tester une rythmique sur ces accords ou explorer différentes façons de les enchaîner. Prenez le nombre de séances nécessaires pour maîtriser cet objectif.
Ou bien vous décidez d’apprendre une chanson ou de maîtriser une gamme donnée sur le manche.
Vous pouvez aussi définir un objectif pour plusieurs séances, par exemple la prochaine semaine voire le mois en cours.
Dans tous les cas, une fois un objectif défini, respectez-le.
Prévoyez plutôt de l’aborder plus tard, en l’ajoutant à votre « to do list » (« liste des choses à faire »). Le fait de lister toutes les tâches à effectuer incite à l’action et libère l’esprit, qui peut ainsi se consacrer à fond à l’objectif en cours.
Vous serez peut-être surpris(e) de la rapidité avec laquelle vous progresserez si, lors d’une même séance, vous vous concentrez sur un objectif ciblé et adapté à votre niveau plutôt que de basculer constamment entre un apprentissage et un autre, qu’ils soient théoriques ou techniques, et dont aucun ne sera finalement maîtrisé.
C’est une cause fréquente d’abandon chez les guitaristes débutants, en particulier les autodidactes !
7. Répétez, répétez, répétez…
C’est par la répétition qu’on apprend !
Travaillez en boucle les parties sur lesquelles vous butez
Si, quand vous faites un exercice ou quand vous jouez un morceau vous continuez à vous tromper au même endroit (par exemple un changement d’accord, une suite de notes sur le manche, un changement de rythmique, etc.) jouez en boucle cette partie pour résoudre progressivement la difficulté.
C’est beaucoup plus efficace que de recommencer l’exercice ou le morceau depuis le début, avec une inquiétude qui grandit à chaque nouvel essai.
Dans tous les domaines, il est toujours préférable de décomposer un entraînement compliqué en sous-étapes plus faciles à maîtriser.
C’est la même chose pour la création : si un jour vous vous lancez dans la composition, il sera bénéfique de jouer en boucle certaines parties de ce que vous êtes en train de concevoir, pour les « peaufiner ».
Puis laissez mûrir
Et reprenez-les quelques jours plus tard…
Inutile de vous acharner si ça « ne rentre pas ».
Et même si ça rentre, le cerveau n’aime pas qu’on le bouscule. Contrairement à ce l’on pense souvent, l’acquisition des données (compréhension et mémorisation) ne se fait pas de façon linéaire (comme une route en pente) ni proportionnelle à l’effort que l’on fournit. Elle se fait par sauts (comme des marches d’escalier).
Ces sauts se font de toute façon, surtout si la motivation et le plaisir sont là, comme un fruit mûr finit toujours par tomber de l’arbre. Et cela, sans qu’il soit nécessaire de fournir un travail de « forcené ».
Mais ils ne se font pas forcément au moment où on le voudrait.
Après une nuit de sommeil… après une semaine à s’occuper d’autre chose… peu importe quand : ça finit toujours par arriver. Comme des graines finissent par donner une plante.
Autrement dit, éclatez-vous et vous retiendrez ce que vous voudrez, même si vous êtes un(e) guitariste 100% débutant !
8. Quand vous ne comprenez pas…
Voici une façon de faire quand vous ne comprenez pas une partie d’un cours : notez simplement sur une feuille dédiée à cet usage toutes les questions que vous vous posez et cochez-les à chaque fois que vous trouverez la réponse.
Car la réponse, vous l’aurez tôt ou tard, soit parce que vous la chercherez activement (dans des livres, sur internet, en demandant à un prof, etc.), soit parce qu’elle s’imposera à vous comme une évidence le moment venu.
En attendant, il est essentiel de conserver une liste de toutes vos questions — puis des réponses correspondantes — pour que vous puissiez évaluer vos progrès et passer sur un thème donné de la catégorie « Non acquis » ou « En cours d’acquisition » à la rubrique « Acquis ».
C’est une démarche de conscience : savoir précisément ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas est très important.
9. Trouvez un « guitariste référant »
L’idéal (et c’est vrai pour tout apprentissage) serait de connaître un guitariste plus avancé que vous, à qui vous pourriez demander conseil, et qui se ferait un plaisir de vous apprendre ce qu’il sait.
Avec qui, également, vous pourriez jouer : c’est tout de même plus agréable que de jouer tout seul avec son ordinateur !
Vous n’en connaissez pas ? Laissez une petite annonce dans un magasin de musique ou sur internet. Vous ne tarderez pas à rencontrer un « ancien » prêt à vous aider !
Et sinon, il y a les enseignants de nos partenaires HGuitare et MaxiTabs, qui répondent à vos questions 7j/7. Qui dit mieux ? Leurs années d’expérience leur ont permis de mettre au point système d’apprentissage efficace et adapté à chaque niveau. Et leur plateforme inclue aussi une communauté dynamique avec laquelle vous pourrez échanger.
10. 3 astuces pour bien mémoriser
Astuce 1 : jouez très lentement
Je conseille régulièrement aux guitaristes débutants de jouer très lentement (vraiment très lentement, comme un film au ralenti) quand vous apprenez un nouvel accord, un nouveau morceau, etc. : c’est indispensable pour que le cerveau enregistre sans effort le « geste parfait », sans « parasites ».
C’est comme avec la gravure d’un cd-rom : plus elle est rapide, moins la gravure se fait en profondeur et moins elle est fiable et durable.
Portez alors toute votre attention sur le mouvement et la position finale de vos doigts : c’est encore une fois très efficace pour aider le cerveau à mémoriser.
Le cerveau, mais pas seulement, car il y a aussi une mémoire des doigts (et de l’ensemble de la filière musculaire qui conduit jusqu’à eux) : elle sera d’autant plus efficace que vous l’exercerez dans la lenteur.
Jouez sans métronome au début, le temps de bien intégrer le doigté et de bien saisir le rythme.
Astuce 2 : jouez en fermant les yeux
Ensuite, toujours dans la lenteur, faites le même exercice les yeux fermés. Vous renforcerez encore davantage la mémorisation par les doigts (et plus largement par la chaîne cerveau – corps – bras – main – doigts).
Puis ouvrez les yeux pour vérifier si vous avez bien positionné vos doigts. Rectifiez si nécessaire, prenez un instant pour bien conscientiser la position corrigée et recommencez les yeux fermés, et toujours très lentement.
Astuce 3 : utilisez le métronome pour objectiver votre avancement
En dehors du fait qu’il vous aidera à jouer vraiment en rythme, le métronome vous permettra de prendre conscience de votre progression. C’est particulièrement utile pour les guitaristes débutants.
Quand vous réussirez chaque exercice au ralenti, et les yeux fermés, essayez de le faire en allant un peu plus vite (toujours les yeux fermés), en vous aidant d’un métronome.
Et continuez ainsi en augmentant progressivement le tempo. A la fin de chaque étape, notez la dernière valeur du métronome où vous jouiez parfaitement. Vous reprendrez à cette valeur (qui va croître au fur et à mesure de votre entraînement) la fois suivante et vous continuerez avec ce même tempo tant que vous ferez des erreurs.
Étalez ce travail sur plusieurs jours (acceptez de prendre le nombre de jours nécessaire !) jusqu’à réussir votre exercice au tempo final.
« Parfaitement », cela ne veut pas seulement dire « techniquement parfait ». Il faut aussi que, à ce tempo, vous soyez en mesure d’interpréter réellement votre morceau, en y mettant les nuances, les émotions et toute la « magie » que vous êtes capable de faire sortir de vous.
Pour en arriver là, il faut maîtriser parfaitement la technique pour ne plus avoir à y penser.
Vous verrez, cette façon d’apprendre est très efficace.
Si vraiment vous ne faites aucun progrès à un tempo donné, il se peut qu’il soit trop rapide. Alors, acceptez de le ralentir jusqu’à ce que vous soyez capable de jouer « propre ».
Puis, quand vous serez parfaitement à l’aise (pas d’erreurs et pas de tensions dans le corps) augmentez-le à nouveau, d’un cran ou deux maximum à chaque fois. Vous aurez ainsi une conscience claire de votre progression.
Sans métronome, vous avancez dans le « brouillard » !
Si vous voulez vraiment faire des progrès, et faire plaisir autant à vous-même qu’à ceux qui vous écoutent, vous devez revenir régulièrement aux morceaux que vous ne maîtrisez pas à un tempo donné : ralentissez alors le tempo jusqu’à ce que vous jouiez « fluide et propre » et augmentez progressivement le tempo, jusqu’à jouer parfaitement au tempo normal.
Comme je vous l’ai déjà conseillé, notez sur un cahier (ou n’importe quoi d’équivalent) ce qui est acquis, en cours d’acquisition et non acquis vous aidera à savoir à tout moment où vous en êtes.
Vous pouvez par exemple vous aider d’un tableau de ce type (à vous de l’adapter à vos besoins) :
Je vous rappelle aussi que vous trouverez sur guitare-et-couleurs un modèle gratuit de feuille de route pour gérer vos progrès parmi les feuillets vierges à télécharger et imprimer.
11. Pourquoi le métronome est important
Vous l’avez compris, apprendre avec un métronome est une pratique indispensable, en particulier quand on débute à la guitare ! Vous ne devez pas en faire l’impasse.
Pourquoi ?
Parce que si vous ne vous habituez pas à entendre et à suivre correctement les temps, vous ne deviendrez jamais un(e) musicien(ne) digne de ce nom. De plus, vous ne serez jamais capable de jouer avec d’autres si vous n’apprenez pas à suivre un tempo.
C’est un des plus grands problèmes à résoudre quand on apprend seul : on est assez facilement tenté de jouer « à son rythme », en se disant qu’il sera toujours temps de s’adapter quand on jouera avec d’autres.
Eh bien ce n’est pas un bon calcul car une fois que les mauvaises habitudes sont prises, il est sacrément difficile de les déloger !
En dehors du métronome électronique dont vous trouverez différentes variantes sur cette page, vous trouverez aussi sur le web de nombreux métronomes logiciels : tapez par exemple « métronome logiciel gratuit » dans un moteur de recherche et vous trouverez certainement votre bonheur.
Il existe aussi une foule d’applications qui transformeront votre smartphone ou votre tablette en un parfait métronome.
Peut-on remplacer le métronome par la musique ?
Oui et non.
Oui parce que les éléments rythmiques d’un morceau (batterie, basse…) permettent aussi de savoir où l’on en est.
Pour un guitariste débutant, c’est possible sur des morceaux simples et bien cadencés, où les repères sont évidents (par exemple grosse caisse sur le temps 1, caisse claire sur le temps 3).
Non car dès que la structure du morceau et de sa rythmique se complexifient, cela peut devenir trop difficile pour un débutant sans l’aide d’un métronome.
De plus, il n’y a pas que des morceaux de musique sur lesquels vous travaillerez : pour tous les autres types d’exercices, seul le métronome sera utilisable.
Et même si l’on ne parle que de l’étude de chansons, vous conscientiserez mieux le découpage rythmique si vous ajoutez le son du métronome à celui du morceau, en tout cas au début de votre pratique.
Comment faire en pratique ? Vous pouvez facilement imaginer que synchroniser manuellement un métronome avec une chanson en cours de lecture est plutôt compliqué. Mais il y a plusieurs façons d’y parvenir grâce aux logiciels avec lesquels vous écoutez la musique. Cela dépend du format dans lequel elle est enregistrée.
Formats Vidéo ou Audio
Il existe désormais des logiciels qui détectent automatiquement les accords d’un fichier audio (type mp3) ou vidéo (type mp4 et pour certains directement des vidéos Youtube) et en affichent les diagrammes en les synchronisant avec la musique.
Au début, la fiabilité de détection était moyenne mais elle s’est améliorée au fil des versions et ces logiciels sont devenus d’excellents outils pour s’entraîner à l’accompagnement de chansons.
Et, parmi de nombreuses fonctionnalités, la plupart d’entre eux permettent aussi de synchroniser un métronome.
Vous pouvez ainsi jouer directement sur l’enregistrement original ce qui est quand même plus agréable que sur un fichier sonore vaguement ressemblant.
Et ce tout en conscientisant bien le tempo grâce au métronome intégré.
Formats logiciels (MIDI, Guitarpro…)
Il y a une fonction métronome dans la plupart des logiciels permettant de jouer des tablatures (GuitarPro, TuxGuitar, Harmony Assistant…).
Le format qui est probablement le plus répandu aujourd’hui est celui de l’incontournable Guitar Pro. Au point que les guitaristes qui ne s’équipent pas un jour ou l’autre de ce logiciel sont une espèce en voie de disparition !
Étant donné le nombre incalculable de chansons et d’exercices disponibles sur le web au format Guitar pro, vous disposez d’une source quasi inépuisable de tablatures pour vous entraîner… en activant le métronome bien sûr !
Retour indispensable !
Pour vérifier si vous tenez bien le tempo, vous pouvez demander à des amis de vous donner leur avis sur votre prestation. Ou bien vous enregistrer, et mieux encore, vous filmer : c’est sans pitié, mais si vous êtes sincèrement désireux de vous améliorer, c’est un des meilleurs moyens d’y arriver !
Vous DEVEZ le faire : sans ce genre de retour, il est très difficile de prendre conscience de ses défauts… comme de ses qualités !!!
Le meilleur retour que vous puissiez avoir, c’est évidemment de ne pas jouer seul tout le temps. Apprendre en autodidacte, en effet, cela ne veut pas dire se couper du monde.
En jouant avec d’autres de temps en temps, vous réduirez le risque de vous enfermer dans de mauvaises habitudes (pas seulement en ce qui concerne le tempo, vous l’avez compris). Et vous y gagnerez en motivation et en plaisir partagé !
12. Pour éviter les frustrations
Si, à un moment de votre apprentissage, vous êtes tellement frustré(e) que vous avez envie de casser votre guitare, il faut d’urgence faire une pause et analyser ce qui se passe !
Si vous en arrivez à ce point, c’est probablement parce que vous avez essayé d’aller trop vite et/ou trop loin par rapport à votre niveau et que votre cerveau et vos doigts ont du mal à répondre à vos attentes.
On en revient toujours au même conseil : prendre son temps. Le temps et la persévérance suffisent. Il faut juste accepter de revenir un peu en arrière si nécessaire.
Un peu comme quand les soldats utilisaient un bélier pour défoncer la porte d’un château fort : ce n’est pas en poussant désespérément le bélier collé à la porte qu’on aura assez de force pour l’enfoncer. Il faut reculer, prendre un nouvel élan et recommencer autant de fois que nécessaire.
Posez-vous des questions comme :
- Essayez-vous de jouer trop vite ?
- Utilisez-vous un métronome pour gérer votre progression et revenir au tempo où vous étiez à l’aise si vous bloquez à une valeur supérieure ?
- Vous accordez-vous suffisamment de temps pour chaque objectif ?
- Progressez-vous par étapes plutôt que d’essayer d’« avaler » trop de données à la fois, au risque de faire une « indigestion » ?
- Etc.
Je le répète : avoir une feuille de route, où vous noterez ce que vous avez acquis, ce qui ne l’est pas et ce qui est en cours d’acquisition vous permettra de savoir où vous en êtes et de constater que vous avez progressé, même si ce n’est pas autant que vous l’auriez souhaité.
13. Laissez-vous inspirer par différents styles de jeu
Même si vous n’avez pas particulièrement d’affinité avec certains styles musicaux, vous avez intérêt à écouter la plus grande variété possible de musiques.
Chaque genre musical a sa propre façon de jouer de la guitare et passer du temps juste à écouter (et à regarder via les vidéos de concerts) est très formateur, même si vous ne savez pas (ou pas encore) comment faire la même chose.
Écoutez simplement comment les guitaristes jouent les rythmiques, les accords, les solos… et cela nourrira votre cerveau qui pourra s’en servir pour vous inspirer le moment venu.
De plus, si vous appréciez un son ou une interprétation cela vous aidera à mieux cerner les styles que vous aimez et donc à préciser la direction à donner à votre apprentissage.
On a toujours intérêt à se laisser inspirer par les autres tout en laissant progressivement émerger ce qui fera notre originalité. Mais celle-ci ne peut vraiment se déployer qu’après l’étape d’assimilation de ce que font les autres.
14. Projetez-vous dans le futur !
Il est intéressant de réfléchir à ce que vous souhaitez vivre en tant que guitariste, en sachant que vos aspirations pourront à tout moment être réajustées, en fonction de vos expériences et de vos découvertes…
Peut-être que vous avez déjà fait spontanément cet exercice et que vous avez une idée plus ou moins précise de votre future vie de guitariste.
Sinon, ce n’est pas une mauvaise chose que d’y réfléchir, de façon détachée, sans vous obliger à y parvenir si ça ne vient pas.
Pourquoi le faire ? Imaginez par exemple une personne qui projette de partir en vacances mais ne se décide jamais sur sa destination : il est probable qu’elle restera chez elle encore un bout de temps !
Savoir où l’on veut aller, même si c’est encore flou et même si l’on se donne le droit de changer le cap initial, ça aide bien à démarrer et, surtout, à continuer quand on rencontre des difficultés.
Car la musique, comme beaucoup d’autres choses dans la vie (peut-être tout ?), ça oblige à « passer des caps », c’est-à-dire à se dépasser : continuer à jouer un peu tous les jours alors que les doigts font mal, et ce jusqu’à ce que, au bout de deux ou trois semaines, ils ne soient plus douloureux ; s’entraîner inlassablement à jouer un passage jusqu’à qu’il soit « automatisé » mais accepter de le laisser provisoirement de côté au lieu de s’acharner si l’on piétine ; etc.
Quand on veut vraiment quelque chose, quand on en a super envie parce qu’on pressent tout le plaisir (tiens, revoilà ce mot si important !) que l’on va y trouver, même s’il y a quelques cailloux sur le chemin, c’est tout de même plus facile d’avancer que si l’on ne sait pas vers quoi l’on va ni même si ça vaut vraiment le coup d’y aller.
Les pensées ou les images qui viennent à vous en réponse à cette question pourraient bien vous éclairer sur vos objectifs profonds et donc sur les choix (instrument, méthode, organisation, etc.) que vous allez pouvoir faire pour les atteindre, en vous laissant si possible guider par votre bon sens et vos priorités à vous plutôt que par les cursus trop standardisés qui font perdre du temps et de l’énergie à tout le monde.
Commençons par le cadre dans lequel vous jouez. Qu’est-ce qui s’est présenté à vous comme pensées ou images ?
- Vous voyez-vous au lycée ou à la fac en train de frimer avec votre guitare ? Ou dans la cave des parents en train de vous éclater avec vos potes ?
- Ou en famille en train de chanter avec vos enfants ? Ou encore apporter du bon temps aux enfants hospitalisés ?
- Vous voyez-vous sur scène en train de jouer avec d’autres ? Improvisez-vous ? Vous lancez-vous dans des solos d’enfer ?
- Vous imaginez-vous dans un home studio en train de composer ? Écrivez-vous aussi les paroles de vos chansons ?
- Enseignez-vous ce que vous avez appris ? A qui ? Dans quel cadre ?
- …
Avez-vous également une idée du style de musique que vous jouez dans cette visualisation ?
- Chantez-vous en vous accompagnant à la guitare ? Accompagnez-vous un chanteur ou une chanteuse ?
- Jouez-vous du Pop, Rock, Folk, Blues, Jazz, Reggae, Métal, Funk, Classique, Variété, Traditionnel… ?
- Imitez-vous vos guitaristes préférés ?
- …
Laissez-vous aller à ce genre de rêve éveillé et prenez le temps de ressentir le plaisir de vous imaginer dans une situation que vous avez vraiment envie de vivre.
Même si (et rassurez-vous, c’est le cas chez la plupart des guitaristes débutants) vous ne savez pas encore comment ça se mettra en place.
Si vous n’arrivez pas à choisir une situation précise, parce que vous aimeriez tout faire, pas de souci : il y a plein de guitaristes qui explorent différents styles et possèdent plein de guitares différentes.
Par contre, ils n’ont pas tout étudié à la fois !
Si vous avez envie d’explorer plein de styles vous avez toute la vie pour ça, mais il faut quand même commencer par en choisir un. La question à vous poser, c’est donc :
Et ne vous laissez pas parasiter par des idées du style « Oui, bon, de toute façon, ça m’étonnerait que j’y arrive ». Ni vous ni personne ne peut dire si vous y arriverez ou pas. Ce n’est pas la question. Pour l’instant, vous vous autorisez à rêver à un but que vous aimeriez atteindre et c’est ce qui compte !
Vos objectifs étant plus clairs, il vous sera par exemple plus facile de choisir votre première guitare. C’est justement l’objet de l’article ci-dessous :