En 10 tableaux, découvrez une liste exhaustive (ou presque !) de tous les accords qui, ayant des noms différents, sont malgré tout composés des mêmes notes, d’où la possibilité de substitutions.
Il y a deux grandes familles d’équivalences :
- les accords dont la nature reste identique (seul le nom de la fondamentale change)
- les accords dont la nature ET la fondamentale changent
Vous allez tout comprendre en lisant la suite et disposer en 10 tableaux d’une super liste d’équivalences d’accords…
Les accords dont la nature reste identique quand la fondamentale change
C’est le cas, entre autres, des accords septièmes diminués (notés “dim”, “7dim”, “°” ou encore “mb7/b5”) que nous allons prendre comme exemple. Ce sont des accords où toutes les notes sont diminuées d’un demi-ton (sauf bien sûr la fondamentale).
Prenons par exemple l’accord E°, tel que vous pouvez le retrouver dans le Dictionnaire d’accords universel :
Les couleurs font référence aux intervalles constituant l’accord :
Pour rappel, voici les différentes couleurs utilisées pour représenter les intervalles (si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire par exemple la partie “couleurs relatives” de l’article Gammes, intervalles et degrés : ce que vous devez absolument comprendre !) :
Comme vous le voyez sur ce tableau, il y a des intervalles qui portent plusieurs noms (par exemple la tierce mineure a la même valeur de 1,5 tons que la seconde augmentée). C’est pourquoi vous trouverez des notes à deux couleurs sur certains des schémas de cette page.
Avec Mi (E) comme fondamentale, les notes sont :
Eh bien, que vous preniez n’importe laquelle de ces notes comme fondamentale, vous aurez toujours un accord diminué, formé exactement des mêmes notes.
Pour le vérifier, il suffit de prendre les schémas des “matrices” G, Db ou Bd.
Les matrices sont des schémas du manche comportant tous les intervalles possibles sur le manche. Il y a douze matrice, une pour chaque tonalité.
Illustrons cela avec la matrice G (cela veut dire que la fondamentale, en noir, est Sol), telle que représentée dans le Dictionnaire d’accords universel. Ensuite, le principe sera le même pour Bb et Db.
Prenons simplement les deux premières cases de la matrice et regardons quelle est la nature des intervalles disponibles aux mêmes emplacements que pour E° :
Que constatez-vous ?
A côté de la fondamentale G, vous avez bien (à des endroits différents, évidemment) les trois composantes d’un accord diminué :
Pour ne pas alourdir inutilement cet article, vous n’aurez pas à subir la même démonstration pour Db et Bb, mais le résultat sera similaire. On parle d’accords à intervalles symétriques.
Dans notre exemple, les fondamentales de nos quatre accords sont séparées d’un intervalle de tierce mineure (1 ton 1/2), ce que l’on peut résumer par le schéma cyclique ci-dessous :
Si l’on répète la correspondance E° = G° = Db° = Bb° dans toutes les tonalités, on obtient le tableau suivant, qui se lit horizontalement (comme tous les autres tableaux de cet article) :
Il y a ainsi un certain nombre d’accords équivalents, qui conservent leur nature même quand la fondamentale (donc le nom de l’accord) change.
Les voici récapitulés dans les tableaux qui suivent (et en bas de cette page, vous pourrez télécharger tous les tableaux de cet article rassemblés dans un ebook PDF)…
Accords 7/5-
Accords 5+
Accords 11+/5+
Les accords dont la nature change quand la fondamentale change
Ceux-là sont logiquement plus nombreux que les précédents. On parle alors d’accords à intervalles asymétriques.
Comme précédemment, prenons un exemple à titre d’illustration : l’équivalence entre Em7 et G6.
Voici une version possible de G6, telle que vous pouvez la retrouver dans le Dictionnaire d’accords universel :
Bien sûr, les couleurs font référence aux intervalles constituant l’accord :
Avec G (Sol) comme fondamentale, les notes de l’accord sont les suivantes (facile de les retrouver si vous avez étudié Apprenez facilement le manche de la guitare) :
Vous pouvez chercher ce que devient cet accord à partir des matrices de B (Si), D (Ré) et E (Mi).
Là encore, pour ne pas alourdir l’article, prenons un seul exemple, les trois premières cases de la matrice E :
On peut déduire de cette matrice un accord, ayant pour fondamentale la note Mi et dont les notes occupent les mêmes positions que celles de G6 :
Quelle sera la nature de cet accord ? Pour le savoir, il faut connaître les intervalles qui le composent :
C’est donc une variante possible de Em7 (ici un renversement avec la tierce à la basse).
On choisira une dénomination plutôt que l’autre en fonction du contexte harmonique.
Voici un tableau récapitulant cette équivalence dans les 12 tonalités :
Et maintenant les autres équivalences selon le même principe…
m7/5- et m6
En passant, voici un petit schéma (qui serait bien sûr différent pour les autres tableaux) permettant de comprendre d’un coup d’œil pourquoi on parle d’accords à intervalles asymétriques :
Fin de la parenthèse !
9/5- et 9/5+
Majeur et m5+
m7/4, 6/9 et 9/4
dim9 et 9-
Les tableaux ci-dessus en PDF
Et comme on est sympas, on a complété cet article par un récapitulatif PDF de toutes les équivalences-substitutions d’accords mentionnées.
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Bonjour, de combien de notes et de quelles notes est composé un Cm7/4 SVP?
Bonjour,
Il y a 5 notes :
Si l’on considère plutôt la quarte comme onzième, on peut aussi l’écrire Cm7add11.
Merci pour votre réponse rapide, mais dans ce cas, l’appellation Cm7/4 se traduit elle par Cm7sus4 ou par Cm7add4. Je pose cette question car il me semble que l’appellation sus4 est réservée à la tierce. Ce qui impliquerait qu’un accord sus4 ne peut être ni mineur ni majeur. Dans ce cas, l’écriture d’un slash / voudrait toujours dire add. Pouvez vous m’éclairer sur ces appellations qui me prennent un peu la tête.?
L’appellation Cm7sus4 n’est pas possible : sus4 signifie “la quarte remplace la tierce”. Or, le “m” implique obligatoirement la présence d’une tierce mineure. Donc, si on veut ajouter la quarte sur un accord mineur, c’est obligatoirement en tant qu’enrichissement, donc en tant que onzième. On utilisera alors “add” : Cm7add11.
Si on ajoutait la onzième à un accord neuvième, il n’y aurait pas besoin d’utiliser “add” car un accord onzième est sous-entendu déjà neuvième (et donc septième, puisqu’un accord neuvième est lui même sous-entendu déjà septième) : on noterait simplement Cm11.
Malheureusement “/” ne veut pas toujours dire “add”. Cela dépend du contexte. Et c’est vrai que, du coup, il vaudrait mieux l’éviter quand c’est source d’ambigüité (ce qu’on aurait certainement dû faire dans cet article !!!).
Merci. Mon horizon s’éclaircit. Du coup, quand on veut ajouter une quarte à un accord Cm7, il vaut mieux écrire Cm7 add 4 ou Cm7 add 11 ? (dans le but d’être univoque) ?
De plus, j’ai vu sur un autre site que le slash était réservé à la basse. C’est à dire qu’un Cm7/4 serait un Cm7 avec la basse en Fa.
On n’utilise pas “add4” mais “add11” : Cm7add11.
Le “/” n’est pas exclusivement utilisé pour la basse, même s’il l’est très souvent pour ça. Et dans ce cas, on met plutôt le nom de la note (Cm7/F dans votre exemple) plutôt que l’intervalle (Cm7/4).
ok merci
en fait je ne comprenais pas le sens d’écriture non plus, puisque j’aurais plutôt écris C+11#
Ca veut dire en fait C+( sous entendu la 5+) donc T 3M 5+ 7m 9e 11+ ?
en tous cas merci tableau très pratique
Oui, c’est bien ça, puisqu’un accord onzième est sous-entendu aussi septième et neuvième.
Il y a plein de façons de nommer un accord.
Plus elle est explicite (par exemple “5+” au lieu de “+” tout court), moins il y a de risque de mauvaise interprétation.
oups
alors sincèrement, il y a tellement d’approche concernant la composition théorique des accords
exemple je ne comprends pas votre tableaux d’équivalence des accords 11+/5-
par exemple C 11+ ( ou 5- )
ca veut dire : do mi solb(fa#) sib ré et D11+ ( ou 5- ) veut dire : ré fa# lab(sol#) do mi
( je n’ai pas poursuivi l’analyse )
en quoi sont t-ils équivalents ? vous soustrayez des notes, ou mon raisonnement n’est pas le bon. tableau fort utile au demeurant.
Vous avez bien fait de faire ce commentaire, car il nous a permis de déceler une grosse erreur : ce n’est pas 11+/5- mais 11+/5+ !
On vient de le corriger dans l’article et dans le PDF à télécharger.
Merci pour votre vigilance !