L’Atelier des Gammes est né de la demande de plusieurs utilisateurs du Pack Gammes, qui ont souhaité pouvoir créer n’importe quel schéma de gamme.
En représentant, sur 12 manches de guitare, toutes les notes possibles dans chacune des 12 tonalités, il permet de réaliser 100% des schémas de gammes (et même d’accords) envisageables à la guitare. Sur des manches en 12 cases (comme dans les exemples de cet article) ou des manches en 24 cases.
Découvrez dans cet article, extrait du tutoriel fourni avec l’atelier des gammes, quelques exemples d’utilisation…
Approfondir les gammes
Les manches de l’atelier des gammes incluent par nature tous les schémas de gamme envisageables à la guitare.
Puisqu’ils contiennent toutes les notes possibles, ces manches sont donc le plus universel des dictionnaires de gammes !
Alors que nous commençons notre gamme par Do (C), les anglophones la commencent par la note La (A).
Apprenez bien ce tableau, vous en aurez souvent besoin. Vous trouverez des astuces mnémotechniques dans l’article Les bases indispensables pour comprendre les ACCORDS à la guitare.
Exemple 1 : explorer une tonalité sur le manche
Supposons que vous ayez envie de vous approprier la tonalité de F sur l’ensemble du manche. Cela veut dire que les toniques, en noir, sont la note F.
Le manche en F peut vous y aider en vous indiquant où se trouvent les tierces, quintes, etc. de cette tonalité.
Dans l’atelier des gammes, vous disposez aussi de manches en 24 cases, pour une représentation encore plus réaliste des gammes.
Ainsi, vous pouvez travailler différentes configurations de jeu (verticalement, horizontalement, en diagonale), en incluant certaines notes et pas d’autres, etc.
Pour y voir plus clair, vous pouvez ne conserver que certaines notes. Par exemple, vous pouvez afficher seulement les toniques, tierces, quintes et neuvièmes ce qui vous permettra de mieux intégrer ces dernières sur le manche et de porter une attention plus aiguisée à leur sonorité.
Vous pourrez ainsi entendre des sonorités auxquelles vous n’auriez pas forcément pensé et qui vous inspireront peut-être pour vos futures improvisations ou compositions.
Exemple 2 : extraire une gamme d’un schéma de manche
Restons dans la tonalité de F. Supposons que vous ayez envie de travailler la gamme espagnole à 8 notes dans cette tonalité.
Dans la liste de gammes du manuel fourni avec l’atelier des gammes, vous disposez d’un tableau vous donnant la composition de nombreuses gammes à 8 notes.
Voici l’extrait de ce tableau avec la ligne correspondant à la gamme espagnole* :
Lisez l’article Mémorisez les intervalles sur votre guitare si vous ne comprenez pas ce tableau.
Les notes composant la gamme sont situées aux intervalles indiqués par une coche.
Il ne reste plus qu’à enlever les notes qui n’en font pas partie dans le manche en F ci-dessus, et l’on obtient la gamme espagnole de F :
C’est facile et rapide (je réalise toutes les gammes de mes cours de cette façon !).
Exemple 3 : explorer des notes extérieures à une gamme
Supposons maintenant que vous vous amusiez avec la gamme Blues. Je dis “amuser” car c’est tellement simple de se faire plaisir avec cette gamme !
Restons en F et prenons la gamme F blues, réalisée comme précédemment :
Remarquez la “blue note”, qui est une quinte diminuée (indiquée par un signe “-“) mais aussi une quarte augmentée (signe “+”).
Supposons maintenant que vous ayez envie d’enrichir cette gamme en explorant l’effet produit par l’ajout de notes supplémentaires.
Vous pourriez certes le faire au hasard : mais il est difficile de faire de réels progrès sans savoir ce que l’on fait. De plus, c’est difficile à reproduire car, sans repère à donner à son cerveau, c’est beaucoup moins facile à mémoriser.
Donc, il vaut mieux être conscient des notes explorées, et les schémas de manche de l’atelier des gammes sont bienvenus pour cela !
Par exemple, en repartant d’un manche en F complet mais en conservant aussi un intervalle ne faisant pas partie de la gamme blues (par exemple la seconde majeure), vous pourrez mesurer ses effets quand vous l’ajouterez ponctuellement à une phrase musicale basée sur la gamme blues.
Exemple 4 : extraire des motifs de gammes
Vous pouvez ne conserver que certaines notes à certains endroits du manche afin de travailler certains motifs.
En plus, ces motifs sont plus réalistes que les schémas traditionnels, puisqu’ils sont positionnés au bon endroit du manche et respectent la réduction progressive de l’écartement des frettes.
Exemple du premier motif “classique” de la gamme pentatonique mineure de A, qui démarre aux cases 5 et 17 :
En plus des motifs “classiques” que tous les guitaristes connaissent, rien ne vous interdit d’explorer, grâce au manche en A de l’atelier des gammes, d’autres configurations “expérimentales”, qui vous permettront de sortir de la monotonie des doigtés et des sonorités !
Approfondir les accords
Eh oui, même si cet outil s’appelle Atelier des gammes, il est possible de l’utiliser pour afficher des accords.
Pas sous forme de diagramme* mais de façon plus réaliste, comme ils se présentent sur un manche de guitare.
*C’est l’outil Atelier des accords qui est dédié à la création de diagrammes.
Exemple 1 : trouver et modifier des accords
Les schémas de manches de l’Atelier des gammes permettent de former 100% des accords possibles sur la totalité du manche de la guitare, et de les nommer sans confusion possible.
Prenons par exemple cet extrait du manche en E (correspondant aux 3 premières cases du manche de la guitare).
Elle contient toutes les possibilités d’accords de la “famille E” (E, Em, E7, Em7, E9, Em9, etc.) en début de manche :
Si on ne conserve que les tonique, tierce majeure, quinte juste on peut afficher seulement les notes de l’accord E majeur bien connu.
Mais ce qui est surtout intéressant, c’est qu’il devient alors facile de savoir comment transformer l’accord.
Par exemple, pour trouver Em, il suffit de remplacer la tierce majeure par la tierce mineure :
Grâce au manche en E de l’atelier des gammes il est facile, par exemple, de remplacer la tierce par la quarte et obtenir ainsi toutes les notes possibles de l’accord Esus4 sur les 3 premières cases (et on peut bien sûr le faire sur l’ensemble du manche) :
Exemple d’accord Esus4 extrait du schéma précédent (c’est une variante possible, à vous de trouver les autres) :
Dernier exemple : ajouter une septième majeure (avec un signe “+”) à l’accord E majeur pour construire CM7 :
Les schémas de manches de l’Atelier des gammes constituent donc le plus universel des dictionnaires d’accords : tous les accords possibles s’y trouvent obligatoirement, dans toutes les positions imaginables !
Les possibilités sont infinies, et on peut se permettre de trouver des doigtés rarement présents dans les dictionnaires d’accords “standards”.
De plus, cela permet d’extraire tous les accords issus d’une même gamme, autrement dit, ses degrés. Si ce terme ne vous dit rien, lisez L’harmonisation de la Gamme Majeure expliquée aux Guitaristes Débutants.
Exemple 2 : trouver différents doigtés pour un accord donné
Supposons que vous souhaitiez visualiser plusieurs versions des accords B et Bm.
Vous savez que toutes les versions possibles de cet accord se trouvent dans le manche en B de l’atelier des gammes que voici en version 12 cases :
Pour visualiser tous les doigtés possibles de B et Bm sur l’ensemble du manche, il suffit de ne conserver que les notes intervenant dans ces accords : tonique, tierce, quinte :
Je vais à titre d’exemple en conserver trois variantes, correspondant aux trois formes classiques de E, de A et D.
Bien sûr, à partir du manche en B, vous pouvez trouver plein d’autres combinaisons de doigtés de B ou Bm, en position fondamentale ou renversée.
Voyons quelques exemples (sur un manche élargi à 15 cases cette fois)…
Remarquez que dans certains de ces exemples, ce n’est pas la tonique qui est “à la basse” (c’est-à-dire jouée avec la corde la plus grave) mais la quinte ou la tierce. Dans ces cas, on parle de renversement d’accord.
Exemple 3 : utiliser un doigté différent pour une mélodie donnée
Ce qui est vrai pour un accord l’est aussi pour une succession de notes individuelles.
Prenons l’exemple d’un morceau en A majeur. Cela veut dire que ce sont naturellement des notes de la gamme de A majeur qui vont être utilisées pour jouer la mélodie et les accords.
Supposons que la partition et/ou la tablature vous indiquent des notes situées à un endroit donné du manche, par exemple en début de manche, comme sur ce cours extrait de Petit Papa Noël (mesures 1 et 2) :
Les notes vont donc se trouver dans cette partie de la gamme de A majeur :
Les couleurs des numéros de la tablature, ainsi que celles des notes sur la portée classique, correspondent à celles du schéma de la gamme.
Grâce aux couleurs, vous pouvez ainsi “photographier” rapidement aussi bien le mouvement de la mélodie que la position des accords.
Et en plus de visualiser la position des doigts, vous savez instantanément quel est l’intervalle de la note que vous jouez : tonique, tierce, quinte, etc.
Notez que si cette gamme de A majeur nous donne le “squelette de base”, rien ne vous interdit de jouer de temps en temps des notes étrangères à cette gamme. Mais cela reste ponctuel car le risque de “frottements” indésirables est plus élevé.
Venons-en maintenant au propos de ce paragraphe : vous pouvez facilement, grâce aux couleurs, modifier le doigté de la mélodie si celui de la tablature ne vous convient pas.
Par exemple, la troisième note (une seconde majeure) est jouée avec la corde de B (n°2) à vide. Rien ne vous interdit de la jouer en case 4 sur la corde de G (n°3), par exemple. Il suffit de regarder le schéma du manche en A pour le savoir.
Et vous pouvez aussi déplacer ce doigté à n’importe quel autre endroit du manche. Il suffit pour cela de choisir les mêmes couleurs sur le manche en A.
Exemple 4 : utiliser un doigté connu pour jouer d’autres accords
Une autre façon d’utiliser les manches de l’atelier des gammes, c’est de trouver quel accord on va obtenir en conservant le même doigté, mais en le déplaçant sur le manche, pour la même tonalité ou en changeant de tonalité.
Prenons cette fois le manche en F sur lequel je n’ai conservé que les “ingrédients” nécessaires (tonique, tierces et quinte) :
On voit sur le schéma qu’en début de manche on peut jouer F et Fm de cette façon :
Ou de celle-ci, avec un barré :
Avez-vous remarqué que la position des doigts est identique à aux accords B et Bm joués en case 7 (cf exemple 2) ? Elle est simplement décalée par rapport au manche en F.
Au fait, de combien de tons est-elle décalée ? Exactement du nombre de frettes qui séparent F de B, soit 6 frettes (ou 3 tons, les frettes représentant 1/2 ton chacune).
Changeons encore de manche (donc de tonalité), pour voir où les mêmes formes d’accord vont se trouver sur le manche !
Essayons avec le manche en G sur lequel, là encore, je n’ai conservé que les intervalles nécessaires (tonique, tierces et quinte) :
Nous retrouvons encore ce même doigté, déplacé en case 3, puisque G est 1 ton (donc 2 cases) au-dessus de F.
Mais cette fois, ce n’est pas un F mais un G qui est joué (puisqu’on utilise le manche en G, donc les points noir sont désormais des G).
Vous avez sans doute noté qu’on le retrouve aussi une octave (c’est-à-dire 6 tons = 12 cases) au-dessus (ici en case 15), ce qui est tout à fait logique et vérifiable évidemment sur tous les schémas de manche.
Conclusion :
- quand vous connaissez le doigté d’un accord (par exemple C), il vous sera facile de l’utiliser pour jouer d’autres accords simplement en le retrouvant dans le schéma du manche portant le nom de l’accord à trouver (par exemple manche en E pour trouver le doigté de l’accord Em) ;
- les couleurs vous permettent d’identifier instantanément l’intervalle, par rapport à la fondamentale, des notes composant cet accord : tierce, majeure ou mineure, quinte, septième, etc. C’est par exemple très utile si vous cherchez des renversements d’accord (tierce à la basse, quinte à la basse…).
Exemple 5 : enrichir un accord
Enrichir un accord, c’est ajouter des notes supplémentaires à l’accord de base. Par exemple, une septième, une neuvième, une onzième, etc.
Prenons un manche en E et cherchons comment réaliser l’accord E9 en haut du manche.
Il faut donc ajouter une septième mineure et une neuvième majeure à ces accords (Un accord neuvième est sous-entendu déjà septième. Si cela ne vous parle pas, lisez ce cours sur la notation des accords.).
La neuvième est en fait la seconde, une octave au-dessus (en tout cas quand on peut le faire, car sur une guitare l’emplacement des notes ne le permet pas toujours, contrairement au piano).
Sur un manche en E dans lequel ne figurent que les notes nécessaires, cherchons toutes les septièmes mineures et les neuvièmes majeures en début de manche et adoptons le doigté qui nous conviendra le mieux :
Cela peut par exemple donner ceci :
Et on peut bien sûr trouver de la même façon toutes les formes possibles de l’accord E9 sur le reste du manche.
Sans l’aide des couleurs, il n’est pas évident de trouver ce doigté, à moins d’être déjà d’un certain niveau !